Leurs histoires De réfugiée à émancipée : « Je ne suis plus la même Awa ! » 
Story

L'histoire d'Awa : de réfugiée à femme libre d'esprit

18/04/2025

Dankzij Girls Takeover, een initiatief van Plan International, kon de 15-jarige vluchteling Awa haar leven in eigen handen nemen.

De réfugiée à émancipée : « Je ne suis plus la même Awa ! » 

Abandonner tout : ta maison, tes souvenirs, tes proches, ton école, tout ce qui faisait ton quotidien… telle est la réalité des personnes réfugiées. En 2023, le monde en comptait plus de 117 millions, soit une personne sur 69. Généralement, elles fuient la violence et la discrimination ou cherchent un avenir meilleur pour elles et leur famille. 

Mais être réfugié·e, c’est bien plus que « déménager ». C’est un long parcours semé d’embûches et de doutes. Trouver un endroit où poser ses valises — souvent un centre d’accueil —, s’adapter à une nouvelle culture, parfois à une langue inconnue… tout cela est loin d’être simple. La tête pleine de souvenirs difficiles, de traumatismes (guerre, régime autoritaire, catastrophe naturelle ou violences de la part de sa communauté…), il est difficile de s’épanouir, de rêver, de croire encore en soi.  

Pour les filles et les jeunes femmes, le poids est souvent encore plus lourd à porter. Les normes de genre encore trop enracinées dans certaines communautés étouffent dans l’œuf leurs ambitions et leurs rêves. Entre préjugés, stéréotypes et discriminations, leur santé mentale est trop souvent mise à mal (anxiété, timidité, baisse de confiance en elles…). 

« Je ne me sentais pas acceptée » 

Awa est une ado de 15 ans avec une plume affirmée et engagée qui s’intéresse également à l’agriculture. Elle a grandi au Burkina Faso, mais sa vie a basculé il y a quelques années. La région du Sahel, où se situe son pays, est devenue la proie de violences intenses. Des groupes religieux extrémistes menacent la stabilité et la sécurité au Burkina Faso, au Mali, au Niger, en Mauritanie, au Bénin, en Côte d'Ivoire, au Ghana et au Togo. 

Lorsque la situation est devenue trop dangereuse, sa famille a dû fuir leur domicile. Direction : la région des Savanes au Togo. Hélas, ce départ s’est accompagné d’une séparation traumatisante : « Mon père nous a emmené∙e∙s au Togo pour notre sécurité. Il est reparti au Burkina… et depuis, plus aucune nouvelle. On ne sait même pas s’il est encore en vie. »  

Dans ce nouveau contexte, elle a se reconstruire aux côtés de sa mère, sa sœur jumelle et son frère. « Ma maman est devenue notre pilier. Elle est comme notre mère et notre père à la fois. » 

Awa a repris les cours, mais l’intégration au sein d’une école togolaise était loin d’être simple. « Les autres se moquaient de moi à cause de mon accent : je parle le français burkinabè. En classe, j’avais peur de lire à voix haute devant tout le monde. Je ne me sentais pas acceptée. Parfois, j’avais même envie d’arrêter l’école. » 

« On peut toujours s’en sortir » 

En septembre 2023, la vie d’Awa prend un nouveau tournant lorsqu’elle entend parler de l’initiative Girls Takeover lancée par Plan International. Elle décide d’oser. Elle pose candidature… et est sélectionnée pour devenir maire d’un jour dans sa communauté !  

Avant son entrée en fonction, elle reçoit plusieurs formations : protection, prise de parole en public et sécurité en ligne des filles. Des outils précieux pour se préparer à son rôle. 

Ensuite, arrive le jour J, intense et inoubliable : « Le matin, j'ai présidé une réunion avec les agriculteur∙rice∙s de la région des Savanes. L’après-midi, j'ai célébré un mariage ! »… Rien que ça !  

Cette journée a beaucoup marqué l’adolescente : « Je ne suis plus la même Awa ! » s’exclame-t-elle fièrement. « Cette journée m'a donné confiance en moi. Maintenant, je n’ai plus peur de parler devant les autres, j’ose demander de l’aide, même à des personnes plus âgées que moi. À l’école, si je n’ai pas compris, je n’hésite pas à le dire aux professeur∙e∙s et je leur demande plus d’explications. Et je me suis aussi fait de nouveaux ami∙e∙s qui m’aident à m’adapter. » 

Awa (à droite), sa maman et sa sœur Adama.

Depuis, cet engagement, Awa y a pris goût. Elle est devenue conseillère au Club Justice et Paix de son école. Sa mission ? Sensibiliser les élèves, classe par classe, à des problématiques sociales grâce à des sketches et des scènes de théâtre. « Je veux leur montrer que même quand tout semble difficile, on peut toujours s’en sortir. ».  

Et ce n’est pas tout : Awa a trouvé sa voix… en développant une passion pour le slam. « C'est ma forme d'expression préférée. À travers mes textes, je sensibilise mes ami∙e∙s à des questions importantes comme la paix, la cohésion sociale, l'égalité, la coexistence et la violence de genre. J’aimerais participer à des événements pour porter des messages d'espoir à tou∙te∙s les enfants qui vivent dans des zones où la paix est menacée. » 

Le plus grand rêve d’Awa ? « Devenir entrepreneuse dans l’agriculture et l’élevage pour soutenir ma famille, surtout ma mère, et aider d’autres jeunes comme moi. » 

Girls Takeover : oser s’immerger et s’engager 

Lancée en 2017, l’initiative Girls Takeover donne un coup de projecteur… et un coup de pouce… aux filles et aux jeunes. L’objectif ? Leur insuffler de la confiance en elle, de l’assertivité, la capacité de faire des choix éclairés et de l’ambition.  

Comment ? En leur offrant des formations concrètes et une expérience de terrain, pour qu’elles comprennent leurs atouts et ce dont elles ont besoin pour s’épanouir et atteindre leur but. 

En amont, nous formons les participant∙e∙s sur des sujets clés comme les droits humains, le genre, l’inclusion, le leadership, l’engagement citoyen, l’employabilité ou encore l’esprit d’entreprendre. Nous les aidons aussi à développer des compétences pratiques, directement utiles pour leur avenir professionnel. 

Ensuite, elles peuvent, le temps d’une journée, prendre les commandes d’un rôle à responsabilité dans une institution. L’occasion de diriger une équipe, prendre des décisions, de gérer un agenda et surtout de se sentir capables.  

En 2024, 91 filles âgées de 16 à 24 ans, dont deux en situation de handicap, ont sauté le pas au Togo. Et pour beaucoup, cela a été un véritable déclencheur d’émancipation. Adama, la sœur jumelle d’Awa, a aussi participé à l’initiative et est devenue Directrice régionale de l’action sociale dans la région des Savanes : « C’était une source de fierté pour nous deux ! » 

Adama, la sœur jumelle d’Awa, endosse le rôle de Directrice régionale de l’action sociale dans la région des Savanes pendant une journée. 

L’histoire d’Awa vous a touché·e ?

Découvrez aussi les témoignages bouleversants de et Fatoumata,
deux jeunes filles avec un parcours de réfugiée.
À écouter dans notre podcast Yapper avec le YAP !