12 jeunes Belges et Béninois.es échangent sur les droits des filles
Échange Belgique – Bénin : 12 jeunes planchent sur les droits des filles
Du 27 octobre 2023 au 4 novembre 2023, 6 jeunes ambassadeurs.rices belges se sont rendu.e.s au Bénin pour y rencontrer 6 jeunes ambassadeurs.rices de Plan International Benin ainsi que des jeunes représentants de diverses organisations de jeunesse. Tandis que les 6 ambassadeurs.rices béninois.es faisaient le trajet inverse pour un séjour en Belgique du 8 au 14 mars 2024.
Deux séjours aussi dépaysants qu’enrichissants pour tous et toutes et au cours desquels les jeunes ont pu échanger sur diverses thématiques (éducation, participation, violence fondée sur le genre et climat) pour formuler ensemble des recommandations rassemblées dans une note de revendications et jeter les bases d’une campagne de sensibilisation.
Le cadre du projet d’échange
Cette initiative a été organisée dans le cadre d'un projet promouvant la participation et l'engagement des jeunes dans le cadre de la solidarité internationale.
Ce n’est un secret pour personne : 2024 sera une année d'élections à tous les niveaux de pouvoir en Belgique (européen, fédéral, régional et communal). Plan International Belgique a préparé un memorandum, destiné aux partis politiques, qui servirait également de base à des campagnes de sensibilisation et de plaidoyer en Belgique, auprès de la coopération au développement, des affaires étrangères et des différents gouvernements concernés. Les recommandations formulées conjointement par ces 12 jeunes ambassadeurs.rices ont alimenté cette note d’intention.
Les objectifs de l’échange
- Faciliter l'échange interculturel entre les jeunes belges et les jeunes béninois.es.
- Rencontrer d'autres organisations de jeunesse et apprendre les uns des autres sur les meilleures pratiques concernant la participation des jeunes, l’éducation, la violence basée sur le genre et le climat à travers des ateliers/jeux/formations créatifs.
- S'engager dans des discussions significatives concernant l’éducation, la participation, la violence basée sur le genre et le climat à partir de la perspective personnelle et culturelle de chacun et chacune.
- Co-construire et affiner les recommandations sur la manière de rendre structurelle la participation des jeunes des pays partenaires de la Belgique dans le cadre de ses relations extérieures et de ses politiques et programmes de coopération internationale.
- Créer la base d’un "appel à l'action" et le partager avec les institutions politiques qui travaillent sur la coopération internationale, par exemple l'ambassade de Belgique au Bénin et le cabinet du Ministre de la Coordination au développement de Belgique à Bruxelles.
Épisode 1 de l’échange : au Bénin
Le premier volet du projet d’échange a eu lieu d'octobre à novembre avec la venue de 6 jeunes ambassadeurs-rices belges au Bénin. Là, en concertation avec les 6 jeunes ambassadeurs.rices béninois.es et des jeunes de diverses organisations (60 au total), ils ont participé à des ateliers thématiques visant à dégager des recommandations sur l'éducation, la participation, la violence basée sur le genre et le climat, pour alimenter le memorandum. Ils ont ensuite pu partager et plaider ces recommandations à l'ambassade de Belgique à Cotonou .
Les recommandations conjointes des jeunes ambassadeurs.rices
Sa voix
Mettre en place des mécanismes structurels, à l’image des Youth Sounding Board de l’Union européenne, pour assurer la consultation des jeunes ou d’organisations de jeunesse en Belgique et dans les pays partenaires lors de l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des programmes de coopération bilatérale. Ceci en veillant à l’inclusion et la participation des jeunes filles et femmes.
Son corps
Maintenir comme priorité de la coopération belge, l’accès des filles, des adolescentes et des jeunes femmes à des informations fiables et des services de qualité en matière de droits et santé sexuels et reproductifs et de prévention et de réponses aux violences basées sur le genre, notamment les mariages d’enfants, précoces et forcés.
Son école
Maintenir le droit à l’éducation des filles comme priorité de la coopération belge, pour normaliser la scolarisation des filles dans les pays partenaires. Continuer à investir dans l’accès des filles, des adolescentes et des jeunes femmes à l’éducation et à la formation professionnelle.
Crise humanitaire et climatique
Mettre en place des mécanismes adéquats pour une participation significative des jeunes à l'élaboration des politiques et aux négociations sur le climat, et d’investir dans des organisations dirigées par des jeunes et des filles, en particulier, afin qu'elles puissent participer de manière significative à l'action contre le changement climatique.
Co-construire un mécanisme structurel de “fast response” afin de répondre aux besoins de base et spécifique, en collaboration avec les organisations de la société civile bénéficiant d’une expertise technique éprouvée.
Lors de leur séjour, les jeunes ambassadeurs.rices belges ont également pu découvrir des projets locaux de Plan International offrant aux filles la possibilité de rejoindre des clubs de football féminin, où elles peuvent partager leurs expériences en tant que femmes, brisant le tabou du discours sur le genre.
Ils et elles ont aussi pu faire la connaissance d'autres ONG (notamment Geomoun) travaillant également sur la participation des jeunes et la violence basée sur le genre, et discuter avec elles de la question du changement climatique et de l'égalité des sexes.
Ainsi que visiter l’Institut de la Femme de Cotonou.
— M. Huguette BOKPE GNACADJA Présidente de l’Institut National de la Femme de Cotonou
"Mon rêve c’est que les femmes de mon pays, le Bénin, soient libérées du poids de la tradition et de tout ce qui les empêche de déployer leurs talents, et surtout, d’être heureuses."
Épisode 2 de l’échange : en Belgique
Nous voici maintenant en mars 2024, avec la venue des jeunes ambassadeurs.rices béninois.es en Belgique. Après un brin de tourisme avec la découverte de Bruxelles et de Bruges, la jeune délégation béninoise a pu, entre autres prendre part à la marche pour la Journée internationale des femmes à Bruxelles.
Autres activités à l’agenda :
- Un atelier de préparation au débat avec les jeunes de Défense des Enfants International Belgique
- La rencontre de ministres et d'organisations de jeunesse : Caroline Désir (Ministre de l’Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles), Caroline Gennez (Ministre de la Coopération au développement), la Direction générale Coopération au développement et Aide humanitaire (DGD) et E L’occasion de collecter des informations et aussi une bonne mise en jambe en matière de plaidoyer en prévision de la table ronde avec des politiciens prévue le jour suivant.
- Une table ronde avec un panel de politiciens de divers partis auprès desquels les jeunes ambassadeurs.rices ont pu plaider en faveur de la participation des jeunes et des droits des filles, et demander des actions concrètes pour faire progresser ceux-ci dans les années à venir.
J’ai la très ferme conviction que nos recommandations conjointes rassemblées dans le memorandum électoral vont inspirer de manière efficace les responsables politiques et les programmes des institutions de coopération internationale au niveau de la Belgique et des pays partenaires de Plan international. Pour ma part, je sors de cette expérience plus aguerri et motivé à accompagner ces initiatives qui impliquent la jeunesse et lui permettent de se sentir prise en compte dans un monde plus juste où les droits des filles sont reconnus et repectés.
Ulrich Zinzou, Bénin
Les rêves des jeunes ambassadeurs.rices pour les droits des femmes
En marge de ces activités d’information, de réflexion et de plaidoyer, les jeunes ambassadeurs.rices ont pu se livrer à une activité plus ludique, bien que tout aussi fondatrice : générer leurs rêves pour les droits des filles grâce à l’intelligence artificielle dans le cadre de la campagne de Dream4Girls imaginée par Plan International Belgique.
Nous ne résistons pas au plaisir de vous dévoiler quelques-uns des rêves des jeunes ambassadeurs.rices.
Jean-Théophile, Béninois, 25 ans
Théo, comme il aime se faire appeler, poursuit un Master en Genre et Gestion des Projets de Développement à l’Université d’Abomey Calavi.
Je rêve d'un monde où chaque fille ait le droit de s'exprimer librement et d'occuper des postes de décision au même titre que les hommes, sans aucune discrimination.
Yasmin, Belge, 23 ans
Yasmin poursuit un Master 2 de Relations Internationales à l’ULB.
Je rêve que les femmes aient le droit de choisir un partenaire qui ne partage pas la même culture ou religion qu’elles. Nombreuses sont celles qui ne peuvent pas épouser la personne qu'elles aiment et sont contraintes d'en épouser une choisie par leur famille, ce qui débouche sur des mariages forcés et même des mariages d'enfants.
Roselyne Joanelle, Béninoise, 22 ans
Juriste de formation, poursuit un Master en Droit privé fondamentale à l'Université d'Abomey calavi
Je rêve d'un monde où chaque fille ait le droit de choisir le nombre d'enfants qu'elle souhaite sans devoir subir les pressions de la société et des préjugés.
Partenaires
Nous remercions nos partenaires CBDIBA et IFMA ainsi que la Coopération belge au développement et nos fidèles donateurs qui soutiennent ce projet.