Actualités Pourquoi les filles sont-elles davantage privées d’école ?
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Pourquoi les filles sont-elles davantage privées d’école ?

Mis à jour le 02/10/2025

Aisha a pu retourner sur les bancs de l’école après avoir passé une enfance déscolarisée au Nigeria.

Dans mon pays, les gens considèrent que l’école, c’est pour les garçons.

C’est ce que déplore Salma*, 17 ans, de Guinée, dans notre podcast Yapper avec le YAP. « Cela me faisait de la peine de l’entendre et parfois je me disais qu’elles avaient raison. »  

À travers le monde, 122 filles ne sont pas scolarisées. Hélas, les nombreuses crises humanitaires, liées à des conflits, au changement climatique ou de mauvaises conditions de vie, aggravent davantage ce phénomène. 

Pourquoi les filles en particulier ont-elles moins accès à l’éducation ? 

Partout dans le monde, en raison de normes sociales qui les dévalorisent, les filles subissent de nombreuses formes de discrimination. L’une d’elles est le manque d’accès à une éducation. Dans le monde, 122 millions de filles ne sont pas scolarisées1. Pourquoi ?

Les 6 raisons principales du décrochage scolaire des filles

  1. Les normes sociales et liées au genre : l’éducation des filles est moins valorisée que celle des garçons. Elles sont aussi chargées de la majorité des tâches domestiques, au détriment du temps passé à apprendre.
  2. Le manque de ressources financières : il empêche les parents, surtout en période de crise, d’assumer les coûts de l’éducation des filles et la perte de revenu potentiel liée à leur travail.
  3. Les mariages d’enfants et les grossesses précoces : à la fois cause et conséquence du décrochage scolaire. Les filles non scolarisées sont plus exposées au risque de mariage d’enfants par manque d’opportunités économiques. Tandis que les grossesses précoces précipitent leur décrochage scolaire.
  4. Le manque d’infrastructures adéquates : les filles ont besoin de toilettes permettant un certain degré d’intimité, surtout pendant leurs règles. Cela constitue souvent un frein supplémentaire à leur scolarisation.
  5. Les risques pour la sécurité des filles : à l’extérieur, en chemin ou à l’école même, à cause la normalisation des violences sexuelles et sexistes. Pour éviter cela, les parents font parfois le choix de garder leurs filles à la maison par mesure de protection.
  6. Les lacunes et mauvaises applications des politique scolaires : celles-ci ne garantissent pas la gratuité de l’éducation et ne veillent pas à ce que les écoles soient sûres et inclusives. Certains pays interdisent même l’accès à l’école aux filles enceintes et aux mères adolescentes.

La réalité est souvent plus complexe. Plusieurs facteurs peuvent souvent se conjuguer, en particulier lors d’une crise humanitaire ou lorsque les moyens financiers manquent. Les familles doivent alors faire face à de nombreux défis et s’adapter aux attentes de leur communauté.

Aisha : d’enfant déscolarisée à bonne élève

Au Nigeria, à cause des nombreux conflits armés qui mettent en danger la sécurité et l’éducation des enfants, nombre d’entre eux et elles passent leur vie hors des bancs de l’école, dont de nombreuses filles. 

C’est le cas d’Aisha (en photo), une jeune Nigériane de 13 ans. Sa maman est décédée lorsqu’elle avait 2 ans et son père l’a laissée à la garde de sa grand-mère. « Je vendais de la soupe et des légumes sur le marché car ma grand-mère n’avait pas les moyens de m’envoyer à l’école ».

Pour atteindre les enfants en décrochage scolaire, Plan International a lancé le projet Opportunities to Learn (OTL) en octobre 2021 au nord du Nigeria. « J’ai entendu parler de cette initiative par un professeur de mon quartier et j’y ai immédiatement participé », explique fièrement Aisha. Malgré son retard initial, elle a fait rapidement des progrès incroyables dans ses résultats scolaires.

Aisha montre fièrement ses trois premiers bulletins scolaires qui montrent sa progression exceptionnelle.

Une violation des droits de l’enfant 

Qu’on se le dise : l’éducation est un droit fondamental pour tou·te·s les enfants !  

De plus, elle a un impact positif sur d’autres aspects de la vie des filles, comme leur dignité, leur autonomie et leur émancipation : 

  • L’éducation permet de réduire les mariages d’enfants et les grossesses précoces.
  • Elle améliore leur accès à l’emploi, qui leur offre un revenu décent et une autonomie.
  • Les filles apprennent leurs droits, peuvent faire leurs propres choix de vie et lutter contre les inégalités qui les concernent. 

Que pouvez-vous faire ?  

Partout dans le monde, Plan International agit sans relâche pour faire valoir le droit à l’éducation des filles, en opérant à tous les niveaux, avec les jeunes, les parents, les enseignant·e·s, les membres de la communauté et les institutions. Pour promouvoir une éducation inclusive et de qualité. Pour que chaque fille soit libre.  

Découvrez le témoignage de Salma* et Fatoumata dans notre podcast Yapper avec le YAP !

 

1 Global Education Monitoring Report and Unesco Institute for Statistics (GEM-UIS Database), 2024 : Out-of -school children 

 

*Nom changé pour protéger son identité. 

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