Rwanda : lever le tabou sur la sexualité

L’éducation sexuelle reste un tabou dans les familles rwandaises. Peu de parents ou d’éducateurs osent aborder la santé sexuelle et reproductive, et dans certaines régions rurales, on considère même qu’en parler encourage les mauvaises mœurs. Résultat : les jeunes sont livrés à eux-mêmes pour découvrir la sexualité et 7% des Rwandaises sont enceintes entre l’âge de 15 et 19 ans. Devenues mères trop jeunes, leurs options d’avenir sont alors compromises. Et le taux élévé de maladies sexuellement transmissibles est une autre conséquence néfaste de ce manque d’éducation sexuelle.

Pour inverser cette tendance, Plan International Belgique et ses partenaires locaux dispensent aux adolescent·e·s une éducation sexuelle complète via des clubs de jeunes créés dans les villages du district de Gatsibo. Afin de leur donner la confiance et les compétences nécessaires pour faire des choix libres et éclairés concernant leur corps et leur vie. Comme l’explique Immaculée, une mère rwandaise, dans la vidéo ci-dessous.

Aider les jeunes à prendre en main leur santé sexuelle et reproductive

Nous travaillons davantage avec les filles qui ont abandonné l'école et qui sont plus exposées au risque de mariage précoce et de grossesse.

L'un des principaux défis auxquels nous sommes confrontées est le manque d'estime de soi et la timidité. Par exemple, une fille qui a ses règles peut se sentir mal à l'aise à l'idée de demander des serviettes hygiéniques à ses parents et préférer demander de l'argent à un garçon pour les acheter. Il est alors possible que ce garçon exige en échange des faveurs sexuelles. Ce qui peut l'exposer à des risques de maladies sexuellement transmissibles ou de grossesse précoce.

Pour lever le tabou et résoudre ce problème crucial de manque d’estime de soi, notre projet sensibilise aussi les familles. Nous organisons des sessions avec les parents pour leur offrir un encadrement, des conseils et un soutien pour améliorer leurs connaissances sur les questions de santé sexuelle et reproductive. Et cela afin d'améliorer la compréhension et la communication au sein des familles. 

L’impact de notre action a été immédiat avec une baisse spectaculaire des grossesses précoces. Celles-ci passant de plus de 800 à 518 en six mois à peine, selon les responsables du district.