Grâce aux cantines scolaires, les filles restent à l’école

Un conflit armé, des déplacements massifs et un accès limité à l'aide humanitaire ont plongé le Mali dans une grave crise alimentaire. Selon l'UNICEF, 5 millions d'enfants y ont un besoin urgent d'assistance. 1 million d'enfants de moins de cinq ans sont menacés de malnutrition et au moins 200 000 enfants risquent de mourir de faim si une aide vitale ne leur parvient pas rapidement.

La situation économique est difficile et la vie est chère, surtout ici à Gao. L'argent que nous dépensions naguère pour nous nourrir ne suffit plus. Nous avons du mal à joindre les deux bouts, explique Fatoumata, qui travaille comme sage-femme dans un hôpital.

Fatoumata laisse sa fille Aminata, âgée de 12 ans, aller à l'école.

Je crois fermement que l'éducation est importante pour les filles. On dit que lorsqu'une femme étudie, c'est tout le pays qui étudie. Si une fille bénéficie d'une éducation, elle peut assumer des responsabilités sans dépendre de qui que ce soit, y compris de son futur mari. Elle peut subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille sans avoir à demander de l'aide. L'éducation peut également la protéger contre l'enlèvement ou la prostitution, et contribue à prévenir les mariages précoces et les conflits familiaux.

Aminata nous dit qu'elle adore aller à l'école, même si le chemin pour y aller est parfois long et fatigant, surtout si elle ne peut pas y être déposée à moto. L'école est loin, le soleil brûle et il n'y a souvent pas de petit déjeuner, ce qui rend le trajet encore plus pénible.

Nous essayons d'arriver à l'heure tous les jours, mais nous n'y parvenons pas toujours. La marche nous fatigue.

Les taux d'abandon scolaire au Mali augmentent à un rythme alarmant. La faim a un effet marqué sur l'éducation des enfants, affectant leur concentration et leur capacité d'apprentissage. Beaucoup d'entre eux, en particulier les filles, sont exposé.e.s au risque de devoir aller travailler pour aider à se nourrir et à nourrir leur famille.

Avec le projet de cantine scolaire, Plan International vise à permettre aux enfants de continuer à aller à l'école et à s'assurer que leurs besoins nutritionnels sont satisfaits. C'est essentiel dans les régions confrontées à une insécurité alimentaire aiguë.

Les repas pris à la cantine permettent à Aminata de continuer à aller à l'école.

Avant que la cantine n'existe, je rentrais chez moi pour manger. Maintenant, je préfère rester à l'école. Mes parents sont aussi rassurés car tout est bien préparé et c'est vraiment bon.

Fatoumata a appris l'existence de la cantine grâce à sa fille qui ne tarit pas d'enthousiasme. "Je ne peux qu'applaudir cette initiative. Lorsque nos enfants reviennent de l'école, il arrive qu'il n'y ait pas de nourriture. Un repas à l'école permet non seulement aux enfants d'apprendre plus facilement, mais aussi d'alléger la charge financière à la maison."

D'octobre 2022 à septembre 2023, Plan International a livré des repas scolaires nutritifs à 6624 élèves par jour. Le projet a permis de venir en aide à cinq écoles à Gao et six à Mopti en leur procurant des repas chauds, des infrastructures et des équipements de cuisine.

La cantine scolaire présente de nombreux avantages. Tous les enfants y mangent ensemble, sans distinction entre riches et pauvres. Ces repas pris en commun les rendent heureux. Cela peut vraiment changer leur vie : le manque de nourriture peut les entraîner dans la délinquance ou les obliger à mendier, explique Fatoumata.

Lorsque d'autres enfants entendent parler de la cantine, ils demandent à leurs parents de pouvoir eux aussi aller dans une école dotée d'une cantine. Même les enfants qui ne vont pas à l'école aujourd'hui, nous pourrons peut-être les ramener en classe.

La cantine de l'école est fantastique, je la trouve vraiment super, dit Aminata. "L'année prochaine, mes frères pourront aussi en profiter. Plus tard, je veux devenir pilote. J'adore voir les avions dans le ciel et j'aimerais bien en piloter un moi-même.