Découvrez le témoignage poignant d'Hibbaq

Somalie : la sécheresse menace l'éducation des filles

La sécheresse provoque une crise de l'éducation pour les filles

La sécheresse dévastatrice frappant la Somalie accroît les besoins humanitaires. Elle dure depuis plusieurs années et est la pire depuis des décennies¹. Le manque d'eau et de nourriture affecte la vie de millions d'enfants. Et l'éducation est également menacée. Les filles sont particulièrement exposées au risque d'abandon scolaire car elles sont chargées de trouver de la nourriture et de l'eau.

Heureusement, Hibbaq, 18 ans, originaire de la région de Toghdeer au Somaliland, peut encore aller à l'école. Elle aimerait poursuivre ses études, aller à l'université et devenir enseignante dans sa communauté. Mais la sécheresse actuelle rend ses projets d'avenir de plus en plus incertains.

« Depuis que la sécheresse a commencé, nous manquons souvent l'école en raison d'autres priorités à la maison », explique Hibbaq. « Nous devons, entre autres, nous occuper des animaux et aller chercher de l'eau pour la famille. Et les points de collecte d'eau sont maintenant très éloignés. Si nous partons à 8h30 pour aller chercher de l'eau, nous ne rentrons que vers midi. Ce qui nous fait manquer l'école ». 

La sécheresse affecte des millions d'enfants 

La Somalie est l'un des pays les plus touchés de la Corne de l'Afrique. Avant la sécheresse actuelle, plus de 70 % des enfants (en âge d'aller à l'école) n'étaient déjà pas scolarisés. Et la sécheresse n'a fait qu'aggraver le problème : 2,4 millions d'enfants sont en souffrance et 1,7 million d'entre eux abandonnent l'école. En outre, 720 000 enfants (dont 47 % de filles) risquent d'abandonner l'école en raison de la crise de la sécheresse.²

La corvée d’eau compromet l'éducation des filles 

La sécheresse et ses conséquences augmentent les défis auxquels les enfants sont déjà confrontés. L'un de ces défis est la corvée d'eau, une tâche pénible dont les femmes et les filles sont surtout responsables, car elle est considérée comme faisant partie de leurs tâches domestiques. Résultat : au cours de la dernière année scolaire, les filles ont dû partager leur temps entre les cours et la corvée d'eau pour la maison et le bétail.

Les longues marches vers et depuis les points d'eau sont non seulement fatigantes, mais aussi dangereuses. Chaque fois, les filles risquent d'être victimes de violences et d'agressions sexuelles. « Nous allons chercher de l'eau en groupe pour réduire le risque d'être attaquées », explique Hibbaq. « Mais si mes voisins ont déjà de l'eau, je n'ai pas le choix et je dois y aller seule.»

Plan International en Somalie 

Plan International, en collaboration avec son partenaire local YOVENCO, met en œuvre un projet qui procure une éducation sûre, inclusive et de qualité aux enfants en situation de crise. Le projet soutient les élèves qui ont dû quitter l'école prématurément en raison de la sécheresse et renforce les capacités des enseignant·e·s.

Afin d'augmenter la fréquentation scolaire, d'améliorer la concentration des enfants en classe et d'encourager les enfants à retourner à l'école, nous apportons également un soutien financier aux familles affectées par la sécheresse.

L'éducation des filles est de plus en plus compromise. C'est pourquoi il est essentiel de dégager davantage de fonds pour des interventions durables qui répondent à des besoins à long terme.

_{¹ Un million de personnes déplacées par la sécheresse en Somalie}

_{² Somalia Drought Crisis: Education Snapshot, July 2022}

_{³ Toilets help keep children, especially girls, in school}