Genre et changement climatique : impact et inégalités sociales
21/11/2024
La crise climatique n’a pas le même impact sur tout le monde. Elle aggrave les inégalités sociales, notamment chez les femmes et les filles. Découvrez quels défis celles-ci rencontrent dans les pays les plus touchés et une initiative de Plan International pour changer la donne au Malawi.
À découvrir dans cet article
Inégalités sociales : autre conséquence du réchauffement climatique
Toutes et tous égaux face à la crise climatique ? FAUX.
Catarina, 18 ans, vit très mal les effets du changement climatique au Mozambique.
Ici, les cyclones et les inondations rendent tout déplacement difficile" déplore-t-elle. "Cela nuit beaucoup à ma scolarité car j’ai un handicap. C’est devenu ma plus grande peur
Les populations les plus vulnérables subissent généralement les pires conséquences du réchauffement climatique alors qu’elles en sont les moins responsables. Saviez-vous que la moitié de la planète ayant le moins de revenus n’est responsable que de 10 % des émissions de CO2, tandis que les 10 % de personnes les plus riches du monde en produisent la moitié ?
Les effets sur la santé, la scolarité et la sécurité sont catastrophiques et exacerbent de nombreuses inégalités sociales en place. Oubliées par les médias, les populations touchées manquent cruellement de moyens pour s’adapter et leurs voix ne sont pas assez entendues par les autorités.
Les femmes face à la crise climatique : des inégalités amplifiées
Ce sont les femmes et les filles qui subissent de plein fouet les effets du changement climatique. En cas de pénurie alimentaire, elles sont souvent les premières à être privées de nourriture ou devoir parcourir de longues distances pour ramener de l’eau ou des vivres pour leur famille, ce qui les expose à des risques de violence sexiste (harcèlement, kidnapping, viol…).
Leur scolarité en prend aussi un coup : au moins 4 millions de filles dans les pays à faible et moyen revenu risquent de ne jamais terminer l'école à cause des impacts du changement climatique. À la place, elles sont mariées de force à un jeune âge pour des questions financières.
Changement climatique au Malawi : des jeunes filles privées de scolarité
Alena, 15 ans, ne va plus à l'école.
C’est vraiment trop difficile de suivre en classe l'estomac vide, » explique-t-elle. « Il n'y a rien à manger à la maison, donc je cherche de la nourriture chaque fois que je le peux pour aider ma mère. En tant qu’aînée de famille, je m'occupe aussi de ma petite sœur. »
Sécheresses, tempêtes tropicales et cyclones ont plongé jusqu'à 40 % de la population de son pays, le Malawi, dans la famine. Avec sa mère, elles n’ont réussi à récolter qu'un sac de maïs de 50 kg sur leur ferme de deux acres, alors qu’elles en avaient récolté au moins dix l’année passée.
La situation est intenable et les jeunes, surtout les filles comme Alena, manquent d’informations sur la crise climatique et les bons gestes à adopter. Elles peinent aussi à se faire entendre auprès des autorités pour que ça change.
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Sacs de maïs
L'année passée
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Sac de maïs
Cette année
Genre et environnement : des solutions pour réduire les inégalités climatiques
Au Malawi, Plan International passe à l’action dans la région de Kasungu avec le projet Climate Champions. Nous sensibilisons 60 000 personnes – jeunes, communautés et autorités – aux risques de la crise climatique et aux outils adéquats pour y faire face.
L’un de ces outils est une application en ligne qui permet à la population de s’informer sur la crise climatique. Des cartes y présentent les lieux exposés à la sécheresse et l’évolution à long terme, ainsi que des conseils. Nous développons cette appli en collaboration avec Nazka Mapps et Climate Scale, tout en impliquant activement les jeunes de la communauté grâce à des ateliers.
Les jeunes de Kasungu, au Malawi, se forment à communiquer face au changement climatique. © Plan International Belgique
En parallèle, nous aidons les jeunes et les filles à faire entendre leurs voix via des formations en plaidoyer et communication. Nous renforçons deux organisations de jeunes locales et les mettons en lien avec les autorités, que nous sensibilisons à l’inclusion des jeunes et une remise en question des rôles traditionnels des genres.
De cette façon, nous construisons une génération plus forte face aux défis climatiques.