Comment ces filles ont échappé au mariage d’enfants
Publié le 05/11/2025
Comment ces filles ont échappé au mariage d’enfants
Tu as envie de te marier ? Si oui, à quel âge ? Tu ne le sais peut-être pas encore... et c’est normal. Mais surtout, tu veux que ce soit ton choix, et non celui de quelqu’un d’autre. Tu veux te marier quand tu veux, avec qui tu veux... ou pas du tout.
Partout dans le monde, des millions de filles n’ont pas ce choix.
Chaque année, 12 millions de filles sont mariées leurs 18 ans. Soit une fille toutes les 3 secondes.
Mais certaines ont résisté et dit NON.
Comment elles ont fait ? Découvre les récits poignants de cinq filles qui ont repris leur futur en main.
Christina, 16 ans, Tanzanie : « Retourner à l’école a changé ma vie »
Christina a grandi dans une famille très modeste. Quand les moyens ont manqué, elle a dû arrêter l’école. Sa sœur a été mariée de force pour payer les frais médicaux de leur grand-père et Christina craignait de subir le même sort.
Heureusement, un club des jeunes Championnes du Changement de Plan l’a repérée et aidée à reprendre ses études, malgré son retard. Christina a retrouvé confiance en elle et rapidement progressé. Et surtout, elle a échappé au mariage !
« Retourner à l'école a changé ma vie. Je sais que l'éducation est mon moyen de sortir de la pauvreté et ma chance d'aider d'autres filles à éviter le même sort. Je ne laisserai rien se mettre en travers de mon chemin. »
Sopheak, 17 ans, Cambodge: « Sans le club, je serais peut-être déjà une épouse »
Dans le village de Sopheak, le mariage d’enfants est une pratique commune. « On m’a dit que j'étais en âge de me marier. Mais je ne suis pas prête. »
Sopheak décide donc de rejoindre un club de jeunes : les Championnes du Changement. Elle y apprend à s’affirmer, se défendre et comprendre les conséquences du mariage d’enfants.
« Rejoindre le club a changé ma vie. Je suis devenue plus courageuse et plus confiante. Sans le club, je serais peut-être déjà une jeune mère ou une épouse.»
Aujourd’hui, elle est la présidente ce club. Elle parle aux autorités locales et aide d’autres filles à suivre le même chemin qu’elle : celui de la liberté.
Découvre son témoignage poignant dans cette vidéo :
Dorcas, 16 ans, Togo : “J’ai appris à dire NON et choisir ma propre voie”
Pour Dorcas, le mariage d’enfants semblait inévitable, car ses sœurs aînées avaient toutes déjà été mariées de force.
Tout a changé le jour où un club de jeunes de son école a organisé une séance de sensibilisation dans son village.
Pour la première fois, Dorcas a appris qu'elle avait aussi des droits, dont le droit à l’éducation. « Cela m'a profondément émue », se souvient-elle.
Peu de temps après, un homme approche ses parents pour leur demander sa main. « J'étais terrifiée », admet-elle. « Si j'acceptais, je savais que je devrais quitter l'école et renoncer à mes rêves. »
Dorcas prend alors son courage à deux mains et demande l’aide de son professeur, qui dirige le club. Grâce à un dialogue ouvert, ses parents comprennent que soutenir son éducation est une source de fierté et non de honte. Ils acceptent d'annuler le mariage et Dorcas retrouve le chemin de l’école rapidement.
« Le club m'a donné la force de dire NON à la violence et de choisir ma propre voie. »
Parmin*, 13 ans, Bangladesh: « Je veux devenir enseignante »
Jeune Rohingya, Parmin*, a fui le Myanmar avec sa grand-mère en raison des persécutions à l’encontre de sa minorité. Elle vit dans un camp de réfugié∙es au Bangladesh.
À 12 ans, sa grand-mère voulait la marier à un voisin de camp. Dans les contextes de crises, de conflits et de déplacements forcés, les mariages d’enfants sont plus fréquents.
« Quand j'ai appris que j’allais être mariée, je me suis sentie mal. J'aime étudier, j'aime jouer avec mes amis. Mais après le mariage, je n’aurais plus pu continuer. »
Parmin contacte alors l'équipe de Plan International, qui intervient et réussit à faire annuler le mariage en parlant à sa grand-mère.
Aujourd’hui, Parmin est toujours scolarisée. « Je veux devenir enseignante plus tard », dit-elle.
*Son nom a été changé pour protéger son identité.
Hariétou, 16 ans, Togo: « Ils m’ont dit de trouver un mari, mais j’ai trouvé mon indépendance »
Parfois, même si les filles échappent au mariage forcé, elles font face à des problèmes supplémentaires. C’est le cas d’Hariétou.
À 16 ans, ses oncles voulaient la marier de force. Heureusement, son professeur de sciences alerte la direction, puis les autorités locales et réussit à faire annuler le mariage.
Ses oncles, furieux, refusent de continuer à financer les études d’Hariétou.
« Ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas les moyens et qu’il valait mieux que je trouve un mari qui puisse ‘prendre soin de moi’. »
Mais Hariétou ne se laisse pas décourager. Soutenue par Plan International, elle démarre une formation en couture. Douée, elle progresse vite et fait partie des meilleures élèves.
« Je vais utiliser ma machine à coudre pour gagner ma vie, devenir indépendante et soutenir ma famille. Je me sens de nouveau confiante. »
La force de dire NON
Christina, Sopheak, Dorcas, Parmin et Hariétou ont un point commun : elles ont osé dire NON.
Elles ont pris le chemin d’une vie plus libre, où elles peuvent elles-mêmes et prendre les décisions qui les concernent. Elles inspirent de nombreuses autres filles à faire de même.
Tu l’auras compris, le mariage d’enfants est une réalité. Les filles le vivent partout dans le monde... Mais on peut changer la donne.
Ensemble, nous pouvons lutter contre le mariage d’enfants grâce à la sensibilisation, l’écoute et un meilleur accès à l’éducation pour les filles.
Ensemble, donnons à chaque fille le pouvoir de choisir son futur !
Plus d’infos sur le mariage d’enfants ? Visite notre page thématique.