Actualités La place des filles est à l’école
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La place des filles est à l’école

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Voici Muta, 11 ans, elle vit avec ses parents et ses deux jeunes frères dans un village rural isolé de la province de Stung Treng, au Cambodge.  

"Parfois je m'endors pendant les cours" 

L'école de Muta se trouve à environ 8 km de son domicile. Elle doit parcourir cette distance à pied. Chaque matin, elle doit se lever à 4 heures, participer aux tâches ménagères avant de pouvoir aller à l'école. 

L’insécurité sur le chemin de l’école est l’une des raisons majeures pour lesquelles les filles doivent arrêter l’école. Muta confie se sentir en danger lorsqu’elle se rend à l’école :  "J'ai peur que les gens nous battent ou nous maltraitent", explique-t-elle. "Parfois, lorsque mon grand-père se rend à la pagode près de mon école, il nous dépose. Ainsi, nous n'avons pas à marcher et nous ne sommes pas fatigués.”  

Parce que Muta se lève si tôt, elle est souvent fatiguée en classe. Parfois, elle s'endort même pendant les cours. Et comme les revenus de la famille sont limités, il n'y a pas toujours d'argent pour le petit-déjeuner ou pour acheter de la nourriture à l'école. "Il m'arrive de devoir assister aux cours l'estomac vide", dit-elle. 

Les devoirs passent au second plan 

Après l'école, Muta rentre à la maison. Elle mange d'abord elle-même avant de s'occuper de son petit frère. Il est en situation de handicap et ne peut pas se nourrir seul et ne mange pas d’aliments solides. Son alimentation occupe une partie importante du temps et du budget familial.  

Face à cette situation, Muta a dû commencer à travailler. Elle ramasse des noix et du manioc, que ses parents vendent. Toute cette routine quotidienne ne lui laisse que peu de temps et d'énergie pour faire ses devoirs et se reposer. 

Muta avec ses parents et ses frères assis devant leur maison.

© Plan International Belgique 2023

Vélos, cours de rattrapage et bourses d'études 

Plan International travaille avec des partenaires cambodgiens pour soutenir des filles qui vivent des situations difficiles comme Muta. Notre objectif principal est de prévenir l'abandon scolaire en proposant des cours de rattrapage, des bourses et des vélos. De cette manière, les filles se rendent à l'école plus rapidement et en toute sécurité et ce qui contribue à diminuer le risque d’abandon scolaire.  

Muta a suivi des cours de rattrapage et peut maintenant mieux lire et écrire, et ses compétences en mathématiques se sont également améliorées. "Ma professeure est très gentille. Elle prend le temps de m'aider. Mes notes sont meilleures et je suis dans le classement de ma classe". De plus, la jeune fille dispose désormais d'un vélo. Plus besoin de marcher pendant des heures ; en une heure, elle fait l'aller-retour de son domicile à l’école. 

Le rêve de Muta 

Muta ne veut plus jamais quitter l'école. "Quand je serai grande, je veux devenir enseignante. Je pourrai alors enseigner à mes frères et aux autres enfants de mon village et ils n'auront plus à marcher aussi loin pour aller à l'école", affirme-t-elle avec détermination. Elle espère que les autorités locales travaillent de concert avec les organisations locales pour régler le problème du transport. Son grand rêve ? Qu'une école soit construite plus près de leur village. 

Muta bénéficie d’un soutien supplémentaire de la part de Plan International sous la forme d'une bourse d'études afin de couvrir ses frais scolaires. En outre, nous prodiguons des conseils à sa famille sur l'élevage et le jardinage afin qu’ils puissent augmenter leurs revenus. 

Enfin, nous travaillons avec le gouvernement local afin de débloquer des budgets pour les familles vulnérables dans les communautés isolées et nous collectons des fonds pour construire une école plus proche du village de Muta. Qui sait, peut-être pourrons-nous contribuer à la réalisation de son rêve ?