Actualités Le karaté n'est pas réservé aux garçons
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Le karaté n'est pas réservé aux garçons

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Pour bon nombre de filles, le sport est un moyen de découvrir la force qui est en elles. Alliance, âgée de 18 ans, est née dans une famille de réfugié·e·s. Elle a trouvé dans le karaté un moyen de se protéger et de s'émanciper, même si son environnement était très sceptique dans un premier temps. 

L'histoire d'Alliance témoigne de sa détermination. À l'âge de 10 ans, son intérêt pour le karaté a été éveillé par son frère aîné. Alliance voulait être capable de se protéger et de challenger les stéréotypes liés au genre. Il y a huit ans, elle a rejoint le club de karaté de sa communauté de réfugié·e·s au Rwanda, où s'entraînent 87 jeunes, dont 15 filles. 

De son propre aveu, elle a d'abord dû faire face à l'opposition de certains membres de sa communauté de réfugié·e·s. qui ont remis en question sa décision de s'inscrire, qualifiant le karaté de "sport de garçons". 

"Beaucoup de mes amis au sein de la communauté m'ont dit que le karaté était un sport effrayant impliquant des combats trop durs pour les filles. Mais je suis restée déterminée et je ne me suis pas laissée décourager par les attentes de la société", confie Alliance. 

Le résultat ? Alliance a obtenu sa ceinture marron tant convoitée et s'améliore chaque jour pour obtenir le grade de maître du style Shotokan. Elle a également déjà remporté trois médailles lors de diverses compétitions. 

"Pendant les compétitions de karaté, j'apprends de nouvelles techniques de combat et de nouvelles compétences, y compris de mes adversaires masculins. Je me suis également fait beaucoup de nouveaux·elles ami·e·s. Les médailles que je remporte renforcent ma conviction que je mérite le respect. Elles me motivent à travailler plus dur et à continuer à m’investir pour réussir", ajoute-t-elle. 

Alliance

© Plan International

Le karaté comme bouclier protecteur pour les filles

"En démarrant le karaté, j'ai découvert un nouveau sentiment de confiance, de discipline et de focus sur ma vie qui me permet de m’améliorer, en particulier sur le plan scolaire, parce que je reste calme", explique-t-elle. "Le karaté m'aide à garder mon sang-froid et lorsque je suis calme, je peux prendre des décisions sans me précipiter. Par conséquent, aucun garçon ne peut me séduire sexuellement parce que je suis mentalement calme et capable de prendre des décisions personnelles en connaissance de cause."

Alliance affirme également que l'exercice physique contribue de manière significative à sa santé mentale, ce qui la rend plus apte à prendre de bonnes décisions dans sa vie.

Le parcours d'Alliances est la preuve de la puissance transformatrice du karaté. Ce sport permettant aux filles et aux jeunes femmes de défier les normes sociales.

"Je veux créer mon propre club de karaté pour soutenir les filles et les jeunes femmes. Je veux leur transmettre mes connaissances pour qu'elles deviennent plus fortes et plus résilientes". Au sein de sa communauté de réfugié·e·s, Alliance est un brillant exemple d'inspiration et de ce que les filles peuvent accomplir lorsqu’elles ont la possibilité de s'épanouir comme elles l'entendent.

Le soutien de Plan International

Dans le cadre d'un partenariat, Plan International Rwanda et l'UNICEF mettent en œuvre plusieurs initiatives de protection de l'enfance dans les camps de réfugié·e·s. Celles-ci comprennent des activités récréatives et sportives, la mise en place de comités chargés de veiller à la protection des enfants et à l'égalité de genre, ainsi qu'à la création d'espaces sécurisés permettant aux enfants de s'épanouir. Dans le cadre des initiatives de transformation de l'approche des genres, les filles et les garçons participent aux initiatives mises en place, y compris celle des clubs de sport.

Plan International Belgique soutient le projet similaire ''Bike For Future'' au Rwanda.