Plan International appelle tous les acteurs armés au Soudan à respecter le droit international humanitaire suite aux récentes attaques de drones, notamment celle contre l’école maternelle Al-Hanan dans le Sud-Kordofan, qui a fait 96 morts, dont 43 enfants.
Au moins quatre frappes distinctes de drones ont été signalées le 4 décembre dans les États du Kordofan du Sud et du Kordofan du Nord. Deux d'entre elles ont touché l’école maternelle de la ville de Kalogi, une troisième a frappé un hôpital où les blessé∙es avaient été transporté∙es pour y être soigné∙es et une quatrième a touché un convoi transportant de la nourriture vers le Darfour du Nord, blessant gravement le chauffeur.
« Les mots me manquent. Je suis profondément attristé pour ces enfants et leurs familles. Comment pouvons-nous donner aux enfants du Soudan l'espoir d'un avenir meilleur si nous ne pouvons pas garantir leur sécurité dans une école maternelle ? » a déclaré Mohamed Kamal, directeur national de Plan International Soudan.
L'attaque contre l’école maternelle du Sud-Kordofan survient à peine deux semaines après le 10e anniversaire de la Safe School Declaration, un engagement mondial approuvé par 121 États visant à protéger les élèves, les enseignant∙es et les écoles pendant les conflits armés, en réponse à la réalité alarmante de la multiplication des attaques contre les écoles et leurs conséquences tragiques pour les enfants et les enseignant∙es.
Une attaque contre l’espoir
« Ce ne sont pas que des attaques contre des établissements scolaires mais une véritable attaque contre l'espoir, qui détruit l'avenir, anéantit les rêves et démantèle les fondements mêmes du processus de reconstruction des communautés. La violence accroît la vulnérabilité des enfants à l'exploitation, aux abus et au recrutement par des groupes armés, laissant des séquelles psychologiques profondes et durables sur toute une génération », déplore Emilia Sorrentino, Head of Global Education in Humanitarian Action chez Plan International.
Plan International a constamment et à plusieurs reprises exhorté tous les acteurs armés au Soudan à respecter leurs obligations vis à vis du droit international humanitaire, notamment l'interdiction stricte et inconditionnelle de prendre pour cible des personnes civiles et des travailleur∙ses humanitaires, d'utiliser des armes qui risquent de causer des dommages indiscriminés aux personnes civiles, comme les frappes de drones, et de commettre des violations graves à l'encontre des enfants. Cependant, la récente escalade de violence dans certaines parties du pays a notamment donné lieu à des frappes de drones qui ont eu un impact dévastateur sur la population civile.
« Nous avons déjà vu les conséquences dévastatrices de l'inaction dans la catastrophe humanitaire qui s'est déroulée à El Fasher, dans le nord du Darfour, malgré des mois d'appels répétés à donner la priorité à la protection de la population civile. La récente escalade dans la région du Grand Kordofan est le signe avant-coureur d'une nouvelle crise inévitable qui se profile sous nos yeux. Il faut que quelque chose change. Des mesures doivent être prises dès maintenant pour sauver des vies », met en garde Kamal.
« Plan International réaffirme son engagement à soutenir les enfants du Soudan et défendre leur sécurité, leur éducation et leur avenir. Les écoles primaires et maternelles au Soudan doivent être des lieux sûrs et non des zones de terreur. »
De graves violations
Le rapport annuel du Secrétaire général des Nations Unies sur les enfants et les conflits armés a fait état de violations graves et d'une ampleur sans précédent à l'encontre des enfants au Soudan. Plus de 2 000 violations graves ont été vérifiées, notamment le recrutement et l'utilisation d'enfants par des groupes armés, le meurtre et la mutilation d'enfants, les violences sexuelles, les attaques contre des écoles et des hôpitaux, les enlèvements d'enfants et le refus d'accès à l'aide humanitaire.
Plan International intervient actuellement dans toute la région du Soudan, y compris dans les États du Darfour-Nord et du Grand Kordofan, en fournissant une aide alimentaire et non alimentaire d'urgence aux personnes déplacées par le conflit, un soutien psychologique et psychosocial, et en créant des espaces adaptés et sûrs aux enfants.
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