Leurs histoires Des élèves solidaires pour une école plus inclusive

Des élèves solidaires pour une école plus inclusive

Nous voulons toutes et tous vivre dans une société solidaire, inclusive et juste où chaque enfant peut s’épanouir. Pourtant, de nombreux enfants en situation de handicap sont exclu.e.s des écoles car ces dernières ne sont pas aménagées pour les accueillir ou que le chemin pour s’y rendre est dangereux. Aucun enfant ne devrait être discriminé.e, notamment sur la base d’un handicap. C’est le message de Sallieu et ses amis. Né avec un handicap physique, il a une mobilité limitée et utilise un fauteuil roulant pour se déplacer mais le chemin qui le mène à l’école n’est pas adapté. Ses camarades forment une chaîne de solidarité afin que Sallieu bénéficie, tout comme eux, d’une école de qualité. Découvrez son histoire inspirante.

L’école de Sallieu est située à environ 5 km de son village, il doit traverser trois cours d'eau pour s'y rendre. Habituellement accompagné de sa grand-mère, Sallieu utilise son fauteuil roulant jusqu'à chaque point de passage, puis sa grand-mère le porte sur son dos pour traverser le cours d'eau, avant de revenir chercher son fauteuil roulant.

Cependant, l'âge et les problèmes de santé commencent à peser sur la grand-mère de Sallieu. De plus, ses activités agricoles font qu'elle n'est pas toujours en mesure de l'emmener à l'école. Bien que d'autres enfants de son village empruntent le même chemin chaque jour, Sallieu dit qu'il a eu du mal à communiquer avec eux. "Avant, ils m'intimidaient et ne pouvaient pas m'accepter à cause de mon handicap", nous dit-il.

Ce n’est pas le handicap qui limite mais l’environnement

Ces défis et d'autres difficultés, notamment le manque de matériel pédagogique, ont empêché Sallieu de suivre sa scolarité normalement, ce qui a eu un impact négatif sur son apprentissage. En Sierra Leone, les enfants en situation de handicap sont souvent laissé.e.s pour compte et considéré.e.s comme non-prioritaires dans l’accès à l’éducation. La stigmatisation et la discrimination sont présentes à tous les niveaux de la société et font que les personnes en situation de handicap sont évitées et traitées comme des citoyen.ne.s "invisibles". Pour les enfants, cela peut se traduire par des brimades de la part de leurs camarades et de leurs enseignant.e.s. Afin de lutter contre la stigmatisation des enfants en situation de handicap et leur exclusion de l’école, Plan International a créé des clubs pour les enfants. Ces clubs ont pour objectif de sensibiliser les adolescent.es et professeur.e.s, sur la création d’une école plus inclusive.

Ces clubs créent un espace sécurisant où les élèves apprennent à se connaître, se soutiennent mutuellement, développent leur confiance en eux.elles, et partagent leurs expériences les uns avec les autres. Les éducateurs.rices et les enseignant.e.s ont également été formé.e.s sur la manière de fournir un soutien psychosocial aux enfants en situation de handicap. C’est en participant à l’un de ces clubs que Sallieu a pu expliquer que ses absences à l’école sont dues au fait que personne ne peut l’accompagner à l’école tous les jours. Sensibles à son histoire, ses camarades se mobilisent en créant une chaîne de solidarité. Chaque jour, ils se relaient afin d’emmener Sallieu à l’école. "Je suis très heureux de pouvoir aller à l’école, voir mes ami.e.s et avoir le soutien de mon professeur. Je suis encore plus motivé à faire de mon rêve de devenir banquier une réalité !”, confie Sallieu. Chez Plan International, nous voulons fournir une éducation de qualité pour tou.te.s les élèves. Les besoins des enfants en situation de handicap doivent être pris en considération afin qu’ils et elles bénéficient de la même qualité d’instruction que n’importe quel.le élève. Dans des contextes fragilisés par des conflits, ce travail peut prendre plus de temps. Cependant, l’inclusion ne doit pas être une “exception” mais une base liée au principe d’égalité. L’histoire de Sallieu en est la preuve.