Accès des filles à l’éducation : quels résultats en 20 ans ?
28/10/2024
Accès des filles à l’éducation : beaucoup reste à faire…
Partout dans le monde, l’éducation est un formidable levier d’émancipation pour les filles et les jeunes femmes. Quand elles sont instruites, elles ont davantage conscience de leurs droits et elles jouissent de plus de confiance et de liberté pour prendre les décisions susceptibles d’affecter leur existence, d’accroître leurs perspectives d’emploi et d’améliorer leur santé et cell
Et pourtant, à travers le monde, 119 millions de filles restent privées d’éducation. Soit une sur sept. Si on ramène ces chiffres à la Belgique, 120.600 filles ne seraient pas scolarisées dans notre pays.
L'Afrique subsaharienne est la région qui compte le plus grand nombre de filles non scolarisées. 50 millions de filles n’y sont pas scolarisées, soit près de la moitié de l'ensemble des filles non scolarisées dans le monde.
… mais il y a du progrès.*
- En 2003, 1 fille sur 4 dans le monde n'était pas scolarisée.
- En 2013, c’était 1 fille sur 6.
- Et en 2023, 1 fille sur 7.
Quelques témoignages encourageants
Au Cambodge, nous avons aidé Muta qui devait se lever à 4 heures du matin pour aller à l’école. Avec son vélo, elle peut aujourd’hui s’y rendre plus rapidement, et elle bénéficie aussi de cours de rattrapage.
"Quand je serai grande, je veux devenir enseignante. Je pourrai alors apprendre à mes frères et aux autres enfants de mon village et ils n'auront plus à marcher aussi loin pour aller à l'école"
Muta, 11 ans
Au Rwanda, notre projet ‘’Bike for Future’’ a permis à Olivia de suivre une formation de réparatrice de vélos qui lui permet de gagner sa vie.
‘’Je suis déterminée à réussir en tant que réparatrice de vélos. Je veux entretenir et développer les compétences acquises au cours de ma formation et je pense qu'en travaillant dur, je peux offrir une vie meilleure à ma famille.’’
Olivia, 18 ans
Au Mali, où règne une insécurité alimentaire aigüe, notre projet de cantine scolaire
permet à Aminata de continuer à aller à l’école et d’assurer ses besoins alimentaires.
‘’Lorsque nos enfants reviennent de l'école, il arrive qu'il n'y ait pas de nourriture. Un repas à l'école permet non seulement aux enfants d'apprendre plus facilement, mais aussi d'alléger la charge financière à la maison."
Fatoumata, maman d’Aminata
Depuis l’an 2000, davantage de filles ont accès à l’éducation, même si cette tendance s’est ralentie au cours des dernières années. Entre 2000 et 2023, le nombre de filles privées d’enseignement primaire ou de premier cycle de l’enseignement secondaire a diminué de moitié. Et ce, alors même que le nombre de filles dans le monde a augmenté, en ligne avec la croissance de la population.
Concernant le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, de grands progrès ont été enregistrés au milieu des années 2000, mais depuis 2017, on observe un ralentissement, en particulier dans les pays à faible revenu, où les infrastructures scolaires ne sont pas de bonne qualité, où le chemin de l’école n’est pas sûr et où les mariages d’enfants sont plus fréquents.
C’est d’autant plus regrettable quand on sait que pour une fille, chaque année supplémentaire passée à l'école secondaire diminue ses risques de mariage ou de grossesse précoce de 6 % en moyenne.
Il est également important de noter que :
- Les chiffres ne reflètent pas l'assiduité. On sait en effet que les filles manquent l'école pendant plusieurs semaines dans l'année, soit une semaine sur quatre par mois, en raison du manque d'infrastructures sanitaires adaptées à leurs besoins lorsqu'elles ont leurs règles.
- Des normes sociales inégalitaires font peser sur les filles la charge de toutes les tâches ménagères. Lorsque ces tâches sont compatibles avec la fréquentation de l'école, elles ne laissent pas de temps aux filles pour étudier ou faire leurs devoirs comme les garçons.
- Les taux les plus élevés d'enfants non scolarisés se retrouvent dans le deuxième cycle de l'enseignement secondaire, au moment de l'adolescence. C'est une période où les garçons non scolarisés vont travailler et s'investissent dans des compétences de vie pour gagner leur vie, tandis que les filles sont censées rester à la maison et devenir de parfaites mères et femmes au foyer, souvent avant d'avoir 18 ans.
Que fait Plan International pour l’éducation des filles ?
Au cours des 20 dernières années, Plan International a facilité, avec ses partenaires, l’accès à l’éducation de 74 millions de filles à travers le monde. Nos programmes promeuvent une éducation inclusive de qualité et aident à réduire les obstacles qui empêchent les enfants les plus vulnérables, et particulièrement les filles, d’accéder à l’éducation ou d’aller au bout de leur parcours scolaire.
4 exemples concrets
Au Bénin
Notre projet AGIR a contribué à l’amélioration de la qualité de l’éducation et au développement d’un environnement éducatif inclusif et non discriminatoire pour 34.000 élèves dans 170 écoles. Des actions de sensibilisation et de plaidoyer ont été menée concernant la sécurité à l’école, les écolières ont reçu une formation sur le cycle menstruel et des salles de classes, des toilettes et des points d’eau ont été construits ou réhabilités.
Au Niger
Dans les régions de Maradi et de Dosso, nous avons, en collaboration avec des partenaires locaux, contribuer à assurer l’autonomie économique et sociale de 11.500 jeunes femmes et de 9.000 jeunes hommes. Le projet a renforcé l’accès des filles à une éducation inclusive et de qualité grâce aux formations professionnelles, aux associations d’épargne et de crédit et aux bourses d’études.
En Syrie
Les tremblements de terre ont exacerbé les vulnérabilités existantes liées au conflit prolongé. Parmi nos services d’urgences, nous avons renforcé les capacités du personnel éducatif et une éducation non formelle a été dispensée à 480 enfants, filles et garçons à part égale, via des cours de rattrapage ou de programmes d’auto-apprentissage.
En Ukraine
Notre action a visé à atténuer le stress et les traumatismes des jeunes réfugié·e·s en mettant à leur disposition des espaces d’éducation et d’apprentissage temporaires. 2.407 enfants ont pu en bénéficier, 148 professeur·e·s ont également été formé·e·s et 357 tablettes ont été distribuées. Des cours d’anglais et d’ukrainien, des excursions, des sessions d’art thérapie, des cours de danse thérapeutique et d’autres activités récréatives et éducationnelles ont également été organisées.
* D’où proviennent nos chiffres ? Nous puisons nos informations dans le Global Education Monitoring Report (GEM) (Data - GEM Report VIEW (education-estimates.org) et auprès de l’Institut de Statistique de l’Unesco (ISU). Le GEM et l’ISU ont développé un modèle statistique qui consolide les informations concernant les enfants non scolarisés provenant de différentes sources et fournit ainsi des estimations complètes et cohérentes.
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