Actualités Les jeunes femmes doublement désavantagées sur le marché du travail
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Les jeunes femmes sont doublement désavantagées sur le marché du travail

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L’autonomie sociale et économique des jeunes femmes est essentielle à la réalisation de leur plein potentiel. Malheureusement, un grand nombre d’entre elles se voient encore exclues d’opportunités professionnelles. En 2022, à travers le monde, ce sont 184 millions de femmes entre 15 et 24 ans, soit 32%, qui ne suivent ni cursus, ni formation et ne travaillent pas. L'une des causes principales de cette disparité : des normes de genre qui les désavantagent dès leur plus jeune âge et tout au long de leur vie, et qui les enferment dans des rôles qu’il est difficile de questionner.

"Les opportunités que nous recevons enfant sont déterminantes pour la femme que nous devenons. Il faut assurer l'égalité entre filles et garçons, entre femmes et hommes, pour donner à toutes et tous la liberté de décider de son avenir." explique Nolwenn Gontard de Plan International Belgique.  

 

— Keiver, 17 ans, Colombie

"Je rêve aussi d'un monde équitable. Où les femmes ont des chances égales de montrer leurs compétences et de développer leurs connaissances.
Continuons à œuvrer pour la participation des filles, des adolescentes et des jeunes femmes en politique"

Kiever (2)

D’après les estimations d’ILO, plus d'un jeune sur cinq âgé de 15 à 24 ans n'était ni employé, ni scolarisé, ni en formation en 2022. Cela représente près de 300 millions de jeunes. Parmi eux, près de 2/3 sont des femmes. Si en Europe occidentale, cela concerne 10% de jeunes femmes comme d’hommes, nous constatons des disparités entre les genres dans le reste du monde. Cette situation concerne particulièrement les jeunes en Afrique subsaharienne (31% des jeunes femmes vs. 20% des jeunes hommes), en Amérique du Sud (27% des jeunes femmes vs. 20% des jeunes hommes) et en Asie du Sud-Est (22% des jeunes femmes vs. 15% des jeunes hommes). Les jeunes sont souvent les premiers à subir les conséquences en cas de pénurie d'emplois ou de crises majeures humanitaire, de conflit, ou de catastrophe. 

Le facteur « femme » est aussi déterminant dans les possibilités de carrières. Jeunes, comme moins jeunes, elles sont discriminées sur le marché du travail. C’est ce que nous indiquent les chiffres d’ILO pour 2022. Il y a 750 millions de femmes de plus que d'hommes hors du marché du travail. D’après Eurostat, la Belgique ne fait pas exception : les femmes sont à 33% moins susceptibles d'être employées que les hommes.  

Deux principales causes expliquent cette disparité 

La première cause expliquant cette disparité est les normes de genre qui assignent les femmes au travail domestique non payé. D’après Eurofound, en Belgique, 81 % des femmes font la cuisine ou s'occupent des tâches ménagères tous les jours, or seulement 33 % des hommes font de même. Ces tâches sont essentielles au bien-être des familles. Mais l’inégalité dans leur réalisation reste un obstacle majeur pour que les femmes qui le souhaitent puissent augmenter leur temps de travail pour se concentrer à leur carrière ou pour qu’elles puissent profiter de temps pour soi. Pour certaines, la décision de se consacrer au travail domestique est un choix éclairé. Mais pour d’autres, c’est la pression des normes sociales qui les poussent à prendre ce rôle.  

La deuxième cause est le manque de compétences lié à l’absence ou à l'abandon de l’enseignement ; causé par un manque d’infrastructures appropriées, des risques que prennent les filles en allant à l’école, et du rôle de mère et d’épouse qu’il est attendu qu’elles jouent. Par conséquent, les femmes sont forcées d’effectuer des emplois mal rémunérés, informels, parfois dangereux, sans perspective de sortir de la pauvreté.  

J'avais besoin de travailler pour subvenir à nos besoins à ma fille et moi mais je n'avais personne pour s'occuper d'elle durant mon absence. J'ai découvert que Plan International proposait des formations avec un service de garde d'enfants pour les jeunes mères comme moi. Cela m'a libérée d'un poids énorme.

Il y a quelques années, je ne pouvais pas vous dire avec certitude comment ma vie allait tourner. Maintenant, après avoir obtenu mon diplôme en plomberie, je vois un meilleur avenir pour ma fille et pour moi.”  

Rose, une participante aux programmes de Plan International en Tanzanie.

 

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« Cette cause est importante car les perspectives d’emploi sont une des principales préoccupations des jeunes femmes dans nos pays partenaires », explique Nolwenn Gontard de Plan International Belgique. Dans une enquête menée par Plan International en 2022, 29 000 jeunes femmes âgées entre 15 et 24 ans et originaires de 29 pays ont été interrogées sur leurs priorités pour les actions politiques. Les perspectives d’emploi sont la plus grande priorité des jeunes en Amérique latine, en Afrique et dans la région Asie-Pacifique. En Belgique, elle est citée en cinquième place, après le changement climatique, la violence, la discrimination et la santé. 

Donner à chaque fille la possibilité de devenir une femme libre 

Plan International Belgique œuvre au quotidien pour que les filles et jeunes femmes à travers le monde puissent apprendre, se former, découvrir leurs talents et s’épanouir - “Nous nous mobilisons pour que chaque jeune femme puisse, entre autres, accéder à son indépendance financière, faire ses choix, participer dans la société et s’épanouir" indique Nolwenn Gontard de Plan International Belgique.