Actualités “Un homme ça ne pleure pas” et autres injonctions toxiques
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“Un homme ça ne pleure pas” et autres injonctions toxiques

Pouvoir vivre son identité sans se conformer à des stéréotypes de genre. Cette idée vous parle ?  Pourtant les stéréotypes de genre qui sont véhiculés dans les normes sociales, continuent d’être un frein à l’épanouissement de soi.

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Les garçons, ainsi que les personnes qui échappent aux normes binaires de genre, sont, elles aussi, concernées. Souvent, et sans mauvaises intentions, ces stéréotypes sont véhiculés au sein même du foyer. Chez Plan International nous avons la conviction qu’un monde où chaque fille est libre ne peut se construire qu’avec le soutien d’hommes émancipés de ces injonctions. Mais de quelles injonctions parle-t-on ?

“Soit un homme mon fils”

Namur, un jour de printemps ensoleillé, Yohan apprend à rouler à vélo avec son père. Il a quelques appréhensions mais se sent plein d’espoir d’essayer une nouvelle activité. Du haut de ses 5 ans, Yohan est un peu fébrile sur son vélo, il cherche son équilibre mais ce qui devait arriver arriva... Yohan embrasse le sol. Une fois, deux fois, quatre fois ; un peu exaspéré sa mine devient triste et il pleure timidement. 15 minutes plus tard, il est fatigué et pleure franchement. Son père le prend dans ses bras pour l’encourager et lui dit “allez, soit un homme et un homme ça ne pleure pas. Remonte sur ton vélo et je te promets que tu vas y arriver”, d’un ton bienveillant. 

“C’est à l’homme de porter la culotte”

Avant de rentrer, Anissa achète un beau gâteau pour fêter la nouvelle de sa promotion. Elle va devenir directrice, une promotion qu’elle attendait depuis 4 ans. Karim, son mari et son premier fan, la félicite. 2 semaines plus tard, il rencontre des amis et partage la bonne nouvelle lors d’une discussion anodine. Il se heurte à des regards dubitatifs et des “ah c’est chouette, mais attends, elle va avoir un meilleur salaire que toi ?” ou encore “et qui va s’occuper de la maison ?” et surtout, “fais gaffe, bientôt ce sera elle qui portera la culotte” dit sur un ton humoristique. 

“C’est pas un métier d’homme”  

Edie à 14 ans et d’aussi loin qu’iel se souvienne, Edie a toujours aimé.e le chant. Un jour, iel s’inscrit à un concours de musique sans le dire à ses parents. Edie a grandi dans une famille peu sensible à l’art et sa passion pour le chant les a toujours amusés mais sans être prise au sérieux. Mais Edie a remporté.e le concours, iel a ébloui le jury dont une productrice qui souhaite lui faire enregistrer un album. C’est le cœur rempli de joie qu’Edie veut partager cette belle nouvelle avec les gens qu’iel aime : sa famille. Lors du dîner Edie annonce la nouvelle et là... un mur silencieux. Un silence brisé par son grand frère “non mais c’est pas un métier d’homme ça ! Va plutôt chercher un vrai travail.” 

Qu’est-ce que ces 3 situations ont en commun ? Avant tout, elles nous semblent injustes mais elles ont tout de même un goût familier. En effet, nos idées et comportements sont façonnés par les normes sociales qui nous entourent. Des normes que nous ne remettons peut-être pas assez en question.

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L’heure de la détox’ a sonné ! 

Les stéréotypes sont vicieux. Rares sont les parents qui souhaitent inculquer des valeurs sexistes à leurs enfants, très souvent, ils et elles reproduisent des schémas dans lesquels ils et elles ont grandi sans les questionner. Le foyer est le premier espace de socialisation d’un enfant, c’est également son lieu “safe”. Un enfant aura tendance à reproduire les comportements qu’il/elle voit chez ses parents et à se tourner vers eux pour chercher réponses à ses questions. Ainsi certaines normes sexistes se perpétuent depuis des siècles.  

Garçons et hommes ressentent également une pression liée au genre (ou sexe) et beaucoup sont désireux de la questionner. C’est ce que révèle notre étude “L’impact des masculinités sur la prévention contre les violences sexuelles et basées sur le genre”. 70% des jeunes interrogés expriment leur souhait de lutter contre les comportements toxiques liés aux stéréotypes de genre. 

Atteindre l’égalité pour les filles  est aussi une affaire de garçons. C’est l’affaire de tous et toutes. Il nous faut avant tout questionner les normes sociales inégales et les dépasser. Plan International Belgique oeuvrent pour que chaque fille soit libre, car avec elle c’est toute une communauté qui est émancipée.