Changement climatique : un impact social inégal pour les femmes et les filles

Girls in Vietnam (1)

On entend souvent parler des impacts du changement climatique : la banquise qui fond, les inondations partout sur la planète – même ici en Belgique en 2021 – les étés de canicules qui s’enchaînent et des forêts entières qui partent en fumée à cause de la chaleur.  

 

Non, ce n’est pas un « problème lointain »… Les dérèglements que nous vivons aujourd’hui sont le résultat direct de nos modes de vie actuels. Ils sont provoqués par les gaz à effet de serre, générés de différentes manières : 

  • Production d'électricité et de chaleur (charbon, pétrole, gaz…) 
  • Fabrication de produits industriels (ciment, acier, fer, plastique, vêtements, électronique…) 
  • Déforestation (abattage d’arbres…) 
  • Utilisation des transports (véhicules à moteurs…) 
  • Production alimentaire (agriculture et élevage intensifs…) 

L’impact est aussi important pour la planète que pour ses populations. Pollution de l’air, pertes agricoles, destruction des habitations… tout cela menace la santé et la sécurité des personnes vivant sur les territoires touchés. En effet, de nombreux conflits, violences et atteintes aux droits humains sont causés par le manque de ressources dû à la crise climatique. Ces personnes doivent fuir leur domicile pour trouver un endroit sûr où les ressources sont plus accessibles. Entre 2008 et 2022, les déplacements provoqués par les catastrophes météorologiques ont augmenté de 41 %. 

 

Et parmi les populations touchées par cette crise, ce sont les femmes et les filles qui en souffrent le plus… De quelle manière ? Quel est l’impact du changement climatique sur elles ? Et comment les aider à face aux défis du climat ?  

 

Découvre-le sur cette page ! 

 

Pourquoi le changement climatique impacte-t-il plus les femmes et les filles ? 

 

Les inégalités sociales exacerbées par le changement climatique 

 

Le changement climatique constitue l'une des plus grandes menaces de notre époque, affectant toutes les sociétés, toutes les générations et tous les pays. Pourtant, nous ne sommes pas tous∙tes affecté∙e∙s de la même manière : certaines populations en subissent l’impact bien plus durement que d’autres. 

 

En y regardant de plus près, ce sont souvent les populations les plus vulnérables, comme celles avec le moins de revenus, qui pâtissent le plus de cette crise, alors même qu’elles y ont le moins contribué et disposent du moins de ressources pour y faire face.  

 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la moitié de la planète ayant le moins de revenus, soit environ 3,5 milliards de personnes, n’est responsable que de 10 % des émissions de CO2, tandis que les 10 % les plus riches en produisent près de 50 %… Injuste, non ?  

Par ailleurs, le chauffement climatique ne fait qu’aggraver la précarité dans les régions les plus exposées et amplifie les inégalités sociales existantes, qu’elles soient économiques, raciales, liées au handicap ou encore liées au genre.

 

Au Mozambique, Catarina, 18 ans (en photo), témoigne :

Ici, les cyclones et les inondations rendent tout déplacement difficile. Cela nuit beaucoup à ma scolarité car j’ai un handicap. C’est devenu ma plus grande peur. 

Trop souvent ignorées par les médias et négligées par les autorités, ces populations vulnérables peinent à s’adapter, faute de moyens. 

Catarina, 18 ans, rencontre des difficultés dans sa scolarité à cause des problèmes liés au changement climatique, notamment en raison de son handicap.

Au Sahel notamment, l’impact social du changement climatique est omniprésent, en particulier pour les filles. Cette région déjà ravagée par les conflits a vu la hausse des températures, les sécheresse et l’irrégularité des précipitations détruire les récoltes et tarir les puits depuis plusieurs années.  

 

En Somalie, Marwa (en photo), 9 ans, nous explique : « Moi et ma famille avons dormi le ventre vide hier ». Une grande famine sévit dans sa région et de nombreuses personnes sont déplacées.   

 

Enfin, au Burkina Faso, une adolescente témoigne : « Nous n'avons plus assez à manger ; il n'y a plus d'arbres, nous ne pouvons donc même pas obtenir de bois pour faire cuire nos repas. » 

 

En raison d’une sécheresse importante en Somalie, Marwa, 9 ans, et sa famille souffrent de famine et de malnutrition.

Les femmes et les filles plus exposées aux catastrophes naturelles  

Parmi les nombreuses inégalités exacerbées par l’impact du changement climatique, celle du genre est particulièrement marquante. Les femmes assurent la moitié de la production alimentaire mondiale. Dans les pays à faibles revenus, elles produisent même jusqu’à 80 % des denrées alimentaires. Mais sans titre de propriété, elles se retrouvent démunies en cas de catastrophe. 

 

Majoritaires parmi les populations à faible revenu, les femmes dépendent fortement des ressources naturelles locales pour survivre. Ces ressources sont de plus en plus menacées par le dérèglement climatique. L’impact de la pauvreté est d’autant plus lourd pour les femmes : deux personnes pauvres sur trois dans le monde sont des femmes, et trois travailleur∙se∙s agricoles sur quatre sont des femmes. 

Chez les filles et des jeunes femmes, les effets du changement climatique se manifestent de nombreuses façons : accès restreint à l’éducation, insécurité alimentaire, risques pour la santé et la sécurité… Lors de catastrophes climatiques extrêmes, les femmes et les enfants sont même 14 fois plus susceptibles de mourir que les hommes 

 

Cela s’explique notamment par les normes de genre traditionnelles, qui leur imposent de s’occuper des tâches domestique en cherchant eau, nourriture ou autres ressources, ce qui les expose à davantage de dangers. Elles sont aussi moins prioritaires dans l’accès à la nourriture, l’éducation et l’information. Elles mangent donc moins et apprennent moins comment se protéger d'un danger. Enfin, elles ont moins l’occasion de se faire entendre lorsqu’une situation difficile les concerne.  

Margaret, 32 ans est une mère célibataire de quatre enfants, qui ne peut les nourrir qu'une fois par jour à cause des mauvaises récoltes due à des cyclones et tempêtes tropicales au Malawi

Santé et sécurité : les risques du changement climatique pour les femmes et les filles 

L’accès aux ressources vitales (eau, nourriture, soins) fragilisé par le climat  

Pour survivre, il faut tout d’abord pouvoir manger et boire. En principe, tout le monde est égal à ce niveau, non ? Pourtant, la réalité est toute autre... 

 

À cause de normes patriarcales traditionnelles, les filles et les jeunes femmes sont souvent reléguées au second plan par rapport aux garçons. Elles sont considérées comme moins importantes hiérarchiquement, car leur rôle est principalement d’avoir des enfants et les élever.  

 

Rajoutons à ça la responsabilité des corvées domestiques qui leur incombe également... et ça fait beaucoup ! Ces filles doivent souvent parcourir de longues distances pour ramener de l’eau ou des vivres pour leur famille. Un fardeau épuisant qui les expose aussi à des violences sexuelles et sexistes (harcèlement, kidnapping, viol…).  

 

Cette inégalité se manifeste aussi en cas de crise alimentaire : face aux pénuries, les filles et les jeunes femmes sont souvent les premières privées de nourriture, la priorité étant donnée aux garçons.  

 

Ce manque de nourriture et d’eau potable, aggravé chez les filles et les jeunes femmes, dégrade leurs conditions de vie et les expose à la malnutrition, la famine et la déshydratation.

 

Par ailleurs, en raison des catastrophes naturelles ou de la chaleur extrême, de nombreux centres de santé ou hôpitaux sont détruits, endommagés ou difficiles d’accès pour la population.  D’autres plus accessibles peuvent de leur côté être surpeuplés et manquer de ressources (médicaments, personnel, etc.). 

 

Ces conditions entraînent leur lot de maladies graves, notamment des infections d’origine hydrique (choléra, dysenterie…), des maladies respiratoires (aggravées par la poussière et la pollution) ou encore des infections cutanées…  

 

Autant dire que l’impact du changement climatique diminue fortement la qualité de vie de la population, et surtout des filles. 

Une petite fille se déplace dans les inondations provoquées par des précipitations excessives et des marées inhabituelles au Bangladesh.

L’impact du climat sur la santé menstruelle et reproductive 

Abordons ici un sujet qui est tabou dans de nombreuses cultures mais fondamental pour les filles : l’hygiène menstruelle. 

 

En temps de crise climatique, elle constitue un défi majeur. Les filles ont absolument besoin d’eau propre, d’infrastructures sanitaires privatives (toilettes, etc.) et des produits d’hygiène menstruelle (serviettes, tampons, etc.). 

 

Les catastrophes naturelles mettent de nombreuses réfugiées forcées de quitter leur domicile, dans une situation précaire, sans accès à ces ressources et infrastructures.  

 

Par conséquent, elles doivent souvent adopter des pratiques d’hygiène inadaptées, ce qui augmentent le risque d’infections urinaires et gynécologiques… Imaginez les difficultés et les risques lorsqu’elles ont leurs règles ou si elles sont enceintes ou jeunes mères ! 

 

Au Burkina Faso, une personne interrogée nous confirme : « Si en tant que fille, vous ne pouvez pas laver correctement le tissu que vous utilisez pendant vos règles, cela crée d'autres problèmes (de santé) ». 

 

Le manque d’accès aux soins de santé, aux médicaments et à l’information lié aux conditions climatiques extrêmes peut également favoriser des comportements sexuels à risques, notamment les rapports sexuels sans protection, qui nuisent à la santé des filles et des femmes. 

 

Les conséquences des catastrophes naturelles sur la santé mentale 

 

Nous avons abordé la santé physique, mais quid de la santé mentale ? Malheureusement, les catastrophes naturelles dues au climat ont également des répercussions profondes sur celle des filles.  

 

Dans les situations extrêmes, elles sont plus vulnérables et peuvent être traumatisées non seulement à cause des conditions de vie difficiles mais aussi du manque de dignité et les violences qu’elles subissent de la part d’autres personnes. 

 

Près de 4 personnes déplacées sur 5 à cause du changement climatique sont des femmes et des filles. La crise climatique augmente leur exposition à la traite des êtres humains, à l’exploitation sexuelle et au travail forcé. Pendant et après une catastrophe naturelle, les filles subissent plus souvent des violences physiques, sexuelles et psychologiques surtout lorsqu’elles doivent : 

  • se déplacer pour aller chercher de la nourriture, du bois ou de l’eau, 
  • séjourner dans des abris temporaires, 
  • fuir leur domicile en raison des effets du changement climatique.  

De plus, de nombreuses filles se retrouvent mariées ou enceintes dès leur plus jeune âge, ce qui affecte durablement leur bien-être physique et mental (plus d’infos : voir chapitre suivant). 

 

Comme tu le vois, les conséquences psychologiques des crises climatiques sur les filles sont profondes et durables. Assurer leur sécurité et leur protection dans ces contextes est donc essentiel pour préserver leur santé mentale et leur avenir. 

 

L'impact du changement climatique sur l’éducation et la dignité des filles 

 

Quand le climat force les filles à quitter l’école 

 

Alors comment les filles peuvent-elles s’armer face au climat ? En apprenant à connaître ses tenants et aboutissants… Et donc en allant à l’école. Mais cette option n’est pas accessible à toutes. 

 

Quatre millions de filles ne peuvent pas poursuivre leur scolarité dans les pays à faible et moyen revenu à cause du changement climatique. À nouveau, les filles sont souvent les premières à prendre sur elles-mêmes et quitter l’école.  

 

Pourquoi ? Parce qu’elles sont appelées à soutenir leur famille, que ce soit en générant des revenus ou en s’occupant des tâches domestiques (chercher de l’eau, prendre soins de proches, etc.). Parfois aussi, elles ne sont simplement pas physiquement en état de se rendre à l’école en raison de la famine ou de la malnutrition. 

 

Sans éducation, elles ont moins de possibilités de s’émanciper et faire valoir leurs droits. Cela les empêche aussi d’accéder à des connaissances sur le changement climatique et sur la manière de gérer ses effets négatifs. Sans opportunités de se construire un avenir, ce sont des générations entières qui sont sacrifiées. 

 

Mariages forcés et exploitation : des conséquences indirectes du climat  

 

Hélas, dans de nombreuses familles frappées par la précarité, le mariage forcé apparaît comme une solution économique. L’impact du climat sur cette pratique est indéniable : une variation de 10 % des précipitations due au changement climatique entraîne une augmentation de 1 % du taux de mariage d’enfants. 

 

Une jeune Malienne anonyme nous confie : « Si vos parents n'ont pas les moyens de subvenir aux besoins de votre famille, ils vous donnent très tôt en mariage ». Ces unions précoces privent les filles de leur dignité et leur liberté, perpétuant ainsi un cycle d’inégalités dont il est difficile de s’extraire. 

 

De plus, hors du système scolaire et contraintes de passer de longues heures à l’extérieur, pour chercher de l’eau, des vivres ou du bois, ou encore dans des refuges temporaires, les filles et les jeunes femmes courent aussi plus de risques de violences de genre, de travail forcé et d’exploitation sexuelle.  

 

Pourquoi investir dans l'éducation des filles ?  

 

Enfin, l’éducation des filles ne se limite pas à une question de droits humains : elle constitue aussi un levier essentiel pour lutter contre l’impact du changement climatique. 

 

Et les filles elles-mêmes en sont conscientes. Après la pauvreté et la lutte contre les violences, les questions environnementales et climatiques, notamment la pollution et le changement climatique, se classent au troisième rang de leurs priorités et préoccupations.  

 

Fatima, 24 ans, activiste climatique, co-chercheuse et ambassadrice jeunesse de Plan International Nigeria nous explique : « Un proverbe haoussa dit ‘Le propriétaire de la chambre sait où il y a des fuites’.  En d’autres termes, ce sont les personnes confrontées à un problème qui le comprennent le mieux. Il est donc très important que le monde écoute les filles, que leurs voix soient entendues, parce que le problème est le leur. Il les concerne et elles devraient faire partie de la solution ». Écoute son témoignage dans notre épisode du podcast sur le thème de la crise climatique : Yapper avec le YAP ! 

En première ligne face aux impacts du climat, les filles et les femmes peuvent jouer un rôle clé dans la recherche de solutions adaptées. Elles sont particulièrement bien placées pour contribuer à atténuer les causes du réchauffement climatique et s'adapter à ses effets sur le terrain.

 

Dans les régions les plus touchées, les filles se mobilisent déjà : elles nettoient leur environnement, collectent de l’eau de pluie, luttent contre la déforestation et tentent d’interpeller les autorités locales. Pourtant, leurs voix restent trop souvent ignorées.  

Au Kenya, une association de préservation de l'environnement, qui a démarré avec un groupe de femmes engagées, a planté de nombreuses plantes, notamment des arbres médicinaux traditionnels.

C’est le cas de Lizeth, 18 ans, qui vit dans un village de Bolivie durement touché par les incendies et les sécheresses à répétition. Comme l’eau se faisait rare, les habitant∙e∙s devaient parcourir des kilomètres pour en trouver. « Nous manquions d'eau et il n’y avait pas de soutien », déplore-t-elle. 

 

Mais Lizeth n’a pas baissé les bras. Avec ses amies, elle a lancé un projet de restauration des paúros : des sources naturelles d’eau douce autrefois utilisées par ses ancêtres. « Notre objectif était de faire reconnaître les paúros comme faisant partie de notre patrimoine culturel, de protéger nos sources d'eau et de veiller à ce que les gens ne gaspillent pas l'eau, » explique-t-elle. 

Lizeth lutte pour préserver les paúros, sources d’eau douce naturelles, pour son village.

Solutions : comment protéger les femmes et les filles face au changement climatique ?  

L’éducation et l’autonomisation des filles comme solutions climatiques  

Pour réduire les effets du changement climatique sur les filles, il faut commencer par garantir l’accès à une éducation inclusive et de qualité et leur permettre une plus grande autonomisation.  

 

En les aidant à prendre conscience de leurs droits humains et en leur donnant les moyens d’agir, elles peuvent devenir des actrices majeures de la lutte contre le changement climatique. Il est donc essentiel pour les filles de :  

  • comprendre les causes et les effets du changement climatique, 
  • apprendre des stratégies d’adaptation et de résilience, 
  • développer des solutions adaptées à leur environnement 
  • influencer les décisions au sein de leur communauté 

Investir dans l’éducation des filles, c’est donc investir dans un avenir plus durable pour toutes les communautés. 

 

Investissez dans leur futur. Faites un don.

 

Dans plusieurs régions du monde, des programmes de formation permettent aux filles de s’engager concrètement contre le changement climatique. 

Par exemple, en Indonésie, le programme Girls Driving Climate Change Adaptation forme les jeunes filles à des pratiques agricoles durables afin de préserver l’écosystème et d’améliorer les conditions de vie. 

 

Eping, 18 ans, lutte contre la sécheresse en récupérant l’eau de pluie avec des bouteilles en plastique.

La Terre a besoin de nous pour aller mieux. Bien sûr que le changement climatique nous affecte, mais nous avons le pouvoir d’agir pour y remédier.

Grâce à l’eau récoltée, elle irrigue son jardin où elle cultive fruits, légumes et plantes médicinales. Elle apprend également à la communauté ses techniques, ainsi que différentes astuces pour protéger l’environnement. 

Eping, 18 ans, se mobilise pour lutter contre l’impact négatif du changement climatique dans sa communauté et protéger l’environnement in Indonésie.

La justice climatique : intégrer une approche inclusive et genrée  

Pour contrer les effets négatifs du changement climatique sur les filles, il est essentiel d’adopter une approche qui prenne en compte les inégalités de genre et intègre les filles et les jeunes femmes dans l’action climatique, en levant les obstacles qui les empêchent de participer pleinement aux solutions. 

  1. Participation équitable aux décisions climatiques :

Il est important de reconnaître le rôle essentiel des filles et des jeunes femmes dans la lutte contre le changement climatique. Pour cela, il faut soutenir leur leadership et leur donner une place équitable dans la prise de décisions sur l’action climatique. 

 

Au Malawi, Plan International, via le projet Climate Champions, sensibilise de nombreuses filles aux risques de la crise climatique et les implique, grâce à des ateliers, dans la conception d’une application en ligne pour informer la population sur la crise climatique. En parallèle, nous aidons les filles à faire entendre leurs voix via des formations en plaidoyer et communication, avant de les mettre en lien avec les autorités.

Aux Philippines, Caridad Active Movers for Progress (CAMP) est un groupe de jeunes actifves appuyé par Plan International pour promouvoir le respect de l’environnement dans leur communauté. Angelie, 17 ans, a dépassé sa timidité pour devenir animatrice et militante chez CAMP.

Il est important que les jeunes participent à la prise de décision, en particulier sur des questions qui les concernent. En tant que génération future, nous sommes ceux et celles qui bénéficieront de ce monde et y vivront. 

Angelie, 17 ans, anime un groupe de jeunes pour promouvoir le respect de l’environnement aux Philippines
  1. Réduire les effets du climat sur l’accès à l’éducation des filles :

À cause des normes de genre traditionnelles, la crise climatique a un impact plus fort sur l’éducation des filles et des jeunes femmes. Il faut donc sensibiliser les communautés à l’importance de l’éducation des filles et lutter contre les stéréotypes de genres. 

 

Les filles et les jeunes femmes sont souvent forcées par leur famille à abandonner l’école pour aller chercher de l’eau ou de la nourriture à un endroit plus lointain. Une idée pour protéger les filles est également de construire des installations au plus proche des communautés. 

A Haïti, Kathiana, 10 ans, devait marcher chaque jour jusqu’à la rivière pour puiser de l’eau pour sa famille. Ces allers-retours lui font perdre un temps précieux qu’elle pourrait investir dans sa scolarité. Voilà pourquoi Plan International a installé une nouvelle pompe à eau dans son village. «Ça va beaucoup nous aider ! » se réjouit-elle. Depuis novembre 2022, 16 pompes manuelles ont été construites ou réparées, redonnant espoir à de nombreuses familles.  

 

Mais cela ne suffit pas… Il faut également permettre aux filles de se rendre à l’école en toute sécurité, en luttant contre les violences et abus liés au genre, ainsi que les mariages précoces, qui limitent l’accès des filles aux études, et d’avoir les espaces sanitaires qui leur conviennent, c’est-à-dire des toilettes propres et privatisées.  

 

Enfin, de nombreuses filles ne sont pas en état de se rendre à l’école à cause de la faim. Assurer la distribution de repas dans les cantines peut permettre aux enfants d’étudier dans de bonnes conditions.  

Kathiana - Haïti

Au Mali, le chemin pour se rendre à l’école est parfois long et fatigant car les températures sont élevées et les familles manque de nourriture. La faim empêche la jeune Aminata (12 ans) de se concentrer et affaiblit ses capacités d'apprentissage. Avec le projet de cantine scolaire, Plan International permet aux enfants de continuer à aller à l'école. « Mes parents sont aussi rassurés car tout est bien préparé et c'est vraiment bon. » Fatoumata, sa maman, se réjouit de l’initiative : « Cela permet non seulement aux enfants d'apprendre plus facilement, mais aussi d'alléger la charge financière à la maison. » 

Aminata et ses camarades de classe ont pu continuer l’école grâce à un projet de cantine scolaire au Mali qui leur permet garder des forces pour rester concentrer.
  1. Promouvoir l’autonomisation économique des femmes

Dans le monde, près de 80 % des jeunes qui ne sont ni employé∙e∙s, ni scolarisé∙e∙s, ni en formation professionnelle, sont des femmes 

 

Pour que les filles et les jeunes femmes puissent jouer un rôle de premier plan dans l’action climatique, elles doivent pouvoir avoir accès à un métier d’avenir. Il est donc primordial de briser les stéréotypes de genre qui limitent leur accès à certains emplois. 

 

Dans un second temps, il faudrait soutenir les entrepreneuses et agricultrices en facilitant leur accès aux financements et aux technologies durables. Enfin, nous pouvons renforcer leur rôle dans le développement de solutions innovantes et nouvelles technologies face aux défis climatiques. 

 

  1. Garantir l’accès aux soins et aux produits d’hygiène

Enfin, il est important de fournir aux filles et aux femmes des services de soins adaptés à leurs besoins, notamment en organisant la distribution de produits d’hygiène menstruelle (tampons, serviettes, etc.) ou de contraception pour éviter toutes sortes de maladies gynécologiques ou urinaires, ainsi que les grossesses précoces. 

 

Conclusion  

Comme tu l’as compris, l’impact du changement climatique a un côté très social. Il aggrave les inégalités sociales, en forçant des populations à fuir leur domicile, en détruisant des écoles, en limitant l’accès à la nourriture, à l’eau potable et aux soins médicaux. Et les filles en paient le plus lourd tribut. 

 

Petit récap’ des droits humains des filles qui sont mis à mal : 

  • Alimentation : elles mangent et boivent souvent en dernier 
  • Éducation : elles doivent quitter l’école pour faire les corvées ou par manque de nourriture. 
  • Sécurité : elles sont plus exposées à la violence (sexiste) quand elles doivent parcourir des grandes distances à la recherche d’eau ou de nourriture. 
  • Dignité : elles risquent le mariage forcé, le travail précoce ou l’exploitation, et elles ne peuvent ni s’émanciper ni faire entendre leur voix. 
  • Santé : malnutrition, maladies graves, difficultés à gérer leur hygiène menstruelle et traumatismes psychologiques liés aux catastrophes ou aux violences qu’elles subissent.
 

Pourtant, il existe des moyens de réduire l’impact du dérèglement climatique sur la vie des filles : 

  • Écouter et amplifier leur voix 
  • Garantir leur accès à une éducation inclusive et de qualité 
  • Assurer leur sécurité et leur protection 
  • Leur fournir des soins médicaux et des produits d’hygiène 
  • Soutenir leur autonomie économique 

Agir pour le climat, c’est aussi agir pour les droits des filles. Parce qu’elles connaissent le mieux le problème et ont un potentiel énorme pour devenir les moteurs du changement. 

Envie de soutenir les filles en temps de crise climatique ?

Faites un don dès maintenant !

FAQ

Comment le changement climatique impacte-t-il les droits des filles et des femmes ? 

Lors de catastrophes naturelles, de nombreux droits humains sont bafoués pour les filles et les femmes. Leur alimentation est compromise, car la préférence est souvent accordée aux garçons. Leur éducation est sacrifiée lorsqu’elles doivent quitter l’école pour aider leur famille et chercher de l’eau ou de la nourriture, et leur sécurité est menacée par le risque de violences ou d’enlèvements. L’accès aux soins est limité, notamment pour la santé menstruelle, aggravé par les conditions d’hygiène, la sécheresse et la pollution. Enfin, leur dignité est mise à mal par les mariages forcés et diverses formes d’exploitation. 

Pourquoi le changement climatique affecte-t-il plus les femmes et les filles ? 

Le changement climatique touche plus durement les femmes et les filles, notamment dans les pays à faibles revenus. Elles produisent souvent le plus de la nourriture grâce aux ressources naturelles locales. Lorsque ces ressources se rarifient, elles en subissent donc les première les conséquences. Déjà désavantagées face aux hommes, elles voient leur accès à l’éducation, à la santé et à la sécurité encore plus fragilisé à cause des conditions climatiques. Malgré leur volonté de s’exprimer et d’agir, leurs voix sont trop souvent ignorées par les autorités locales. 

Quel est le lien entre le changement climatique et l’éducation des filles ? 

Le changement climatique empêche des millions de filles de poursuivre leur scolarité. Appelées à subvenir aux besoins de leur famille ou accomplir des tâches domestiques, ou affaiblies par la malnutrition, elles sont souvent contraintes de quitter l’école. Pourtant, l’éducation des filles est essentielle : non seulement elle est un droit fondamental, mais elle leur permet aussi de mieux comprendre, affronter et atténuer les effets de la crise climatique. En les informant et les outillant, elles ont le pouvoir d’agir, d’innover et de devenir des moteurs du changement. 

Quels sont les effets du changement climatique sur la santé des femmes ? 

En période de crise climatique, les filles et les femmes sont souvent les premières à être privées de nourriture. Elles subissent donc les effets directs de la malnutrition, de la famine et du manque d’eau potable. A cause du manque d’accès aux centres de santé, elles s’exposent à des maladies graves et ont du mal à gérer leur hygiène menstruelle, faute d’accès à des produits spécifiques, de l’eau propre et des sanitaires adaptés. Les catastrophes naturelles les exposent davantage aux violences, grossesses précoces et mariages forcés, avec de lourdes conséquences sur leur santé physique et mentale.