Inégalités de genre à l’école : déconstruire les stéréotypes
En Fédération Wallonie-Bruxelles, même si de nombreux progrès sont observés dans l’égalité des genres, des stéréotypes existent encore dans l'enseignement et l’orientation professionnelle. Ils reflètent les rôles traditionnels attribués aux femmes et aux hommes dans la société.
Par exemple, les filles sont perçues comme sensibles et empathiques, les garçons sont perçus comme forts et endurants.
L’impact de ces stéréotypes sur les jeunes est considérable : les filles sont orientées vers des carrières comme l'enseignement ou les soins de santé à leur adolescence, tandis que les garçons sont dirigés plutôt vers des emplois extérieurs, aux conditions quelques fois difficiles, ou des emplois scientifiques.
En parallèle, les élèves transgenres ou non-binaires ont, encore aujourd’hui, du mal à trouver leur place dans la société scolaire : une simple action comme enfiler sa tenue de sport peut créer débats et moqueries.
Des progrès accomplis, mais beaucoup reste à faire
Les indicateurs 2024 de la Fédération Wallonie-Bruxelles reflètent ces disparités :
- La filière générale compte plus de filles alors que la filière professionnelle compte davantage de garçons.
- Dans l'enseignement secondaire en alternance 76% des filles s’orientent vers les services aux personnes et 98% des garçons vers les secteurs de la construction et de l'industrie.
Certains chiffres sont certes encourageants. D’après la Fédération, la composition du corps enseignant « poursuit sa féminisation à tous les niveaux d’enseignement et plus particulièrement dans les fonctions de direction et de sous-direction. La parité de genre s’est installée dans la fonction de direction de l’enseignement secondaire, mais les femmes restent encore minoritaires dans la fonction d’inspection dans les enseignements secondaire et spécialisé. La fonction d’éducateur est plus équilibrée et très stable depuis 10 ans. »
Pourtant, dans la pratique, de nombreuses inégalités persistent encore entre les filles et garçons fréquentant notre enseignement. Par exemple, les garçons échouent plus que les filles, les filles s’orientent moins vers des filières scientifiques, les garçons sont plus sollicités en classe... Enfin, les stéréotypes sexistes n’ont pas disparu des livres scolaires.
Dans un monde en constante évolution et diversification, il est essentiel que notre système éducatif s'adapte et se concentre sur l'inclusion et l'égalité de genre. Nous pouvons nous inspirer sur les pays nordiques, qui ont réussi à démanteler les stéréotypes de genre. Pendant des décennies, ils ont développé des politiques éducatives et des programmes scolaires visant à favoriser l'égalité.
Comment promouvoir l’égalité et l’inclusion des genres dans l’enseignement ?
Chez Plan International, nous sommes convaincu·e·s de l’importance de la lutte contre les stéréotypes de genre pour assurer le bien-être des profs et des élèves. Pour cela, il est nécessaire de remettre en question les comportements et attentes à la source des discriminations.
Avec l'éducation transformatrice du genre (GTO), Plan International Belgique adopte une approche axée non seulement sur l'élimination des préjugés et de la discrimination liés au genre, mais aussi sur la promotion active de l'égalité de genre et l'autonomisation de tous les jeunes, quelle que soit leur identité de genre.
En contribuant directement à la démocratie scolaire, notre approche s’aligne au Pacte d’Excellence et au Code de l’Enseignement :
- Le Code de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire indique que « préparer tou·te·s les élèves à être des citoyen·ne·s responsables, capables de contribuer au développement d’une société démocratique, solidaire, pluraliste, respectueuse de l’environnement et ouverte aux autres cultures » est l’une des missions prioritaires de l’enseignement organisé en Fédération Wallonie-Bruxelles.
- Le Pacte d’Excellence prend en compte l’amélioration du climat scolaire et prévention du (cyber) harcèlement scolaire (pôle climat et bien-être à l’école).
