Partout dans le monde, en raison de normes sociales qui les dévalorisent, les filles subissent de nombreuses formes de discrimination. L’une d’elles est le manque d’accès à une éducation. Dans le monde, 119 millions de filles ne sont pas scolarisées1. Pourquoi ?
Les 6 raisons principales
- Les normes sociales et liées au genre : l’éducation des filles est moins valorisée que celle des garçons. Elles sont aussi chargées de la majorité des tâches domestiques, au détriment du temps passé à apprendre.
- Le manque de ressources financières : il empêche les parents, surtout en période de crise, d’assumer les coûts de l’éducation des filles et la perte de revenu potentiel liée à leur travail.
- Les mariages d’enfants et les grossesses précoces : à la fois cause et conséquence du décrochage scolaire. Les filles non scolarisées sont plus exposées au risque de mariage d’enfants par manque d’opportunités économiques. Tandis que les grossesses précoces précipitent leur décrochage scolaire.
- Le manque d’infrastructures adéquates : les filles ont besoin de toilettes permettant un certain degré d’intimité, surtout pendant leurs règles. Cela constitue souvent un frein supplémentaire à leur scolarisation.
- Les risques pour la sécurité des filles : à l’extérieur, en chemin ou à l’école même, à cause la normalisation des violences sexuelles et sexistes. Pour éviter cela, les parents font parfois le choix de garder leurs filles à la maison par mesure de protection.
- Les lacunes et mauvaises applications des politique scolaires : celles-ci ne garantissent pas la gratuité de l’éducation et ne veillent pas à ce que les écoles soient sûres et inclusives. Certains pays interdisent même l’accès à l’école aux filles enceintes et aux mères adolescentes.
Deux mythes à déconstruire
Ce sont là quelques facteurs pouvant expliquer le décrochage scolaire des filles. Mais face à une réalité souvent plus complexe qu’on ne le croit, il faut faire preuve de nuance, notamment en rejetant deux fausses croyances :
- "L’unique raison pour laquelle les filles ne vont pas à l'école est qu'elles sont considérées comme inférieures aux garçons."
S’il est un fait que les normes inégalitaires de genre jouent un rôle dans l'accès limité des filles à l'éducation, plusieurs facteurs se conjuguent, en particulier dans un contexte difficile lié à une crise et parce que l’argent manque cruellement.
- "Le principal obstacle à la scolarisation des filles est le manque de volonté de leurs parents de les éduquer."
Les personnes qui s'occupent d'un enfant sont souvent animées des meilleures intentions. Cependant, les familles vivant dans la pauvreté doivent faire face à de nombreux défis, tels que le manque d'infrastructures ou de ressources et les attentes de la communauté dans laquelle elles vivent. >
Une violation des droits de l’enfant
Le manque d’accès des filles à l’éducation est une violation de l’un de leurs droits fondamentaux tels que stipulés dans la Convention des droits de l’enfant. Cette privation est étroitement liée à la violation de nombreux autres droits et accroît la vulnérabilité et l’exclusion des filles :
- L’abandon scolaire peut entraîner le mariage des enfants. Maintenir les filles à l’école est donc l’un des moyens les plus efficaces de réduire ce risque.
- Le manque d’éducation, et notamment l’analphabétisme, entraîne des difficultés pour accéder à un emploi offrant un revenu décent à l’âge adulte.
- L’éducation renforce l’autonomie, l’émancipation et l’estime de soi des filles, ce qui leur permet de faire leurs propres choix concernant leur existence. Les en priver les maintient dans un état de dépendance et aggrave les inégalités subies par les filles et les femmes.
Que pouvez-vous faire ?
Partout dans le monde, Plan International agit sans relâche pour faire valoir le droit à l’éducation des filles, en opérant à tous les niveaux, avec les jeunes, les parents, les enseignant·e·s, les membres de la communauté et les institutions. Pour promouvoir une éducation inclusive et de qualité. Pour que chaque fille soit libre.
1 Global Education Monitoring Report and Unesco Institute for Statistics (GEM-UIS Database), 2024 : Out-of -school children
